Archives de : Laetitia Sanchez

  1. Une chaine humaine pour sortir du nucléaire

    Un an jour pour jour après Fukushima formons une grande chaîne humaine de Lyon à Avignon dans la région la plus nucléarisée d’Europe. Sortir du nucléaire, c’est possible !

    REJOIGNEZ LA GRANDE CHAINE

    C’est en étant nombreux que nous sommes forts : ensemble, nous pouvons faire de cet évènement la plus grande chaîne humaine jamais organisée en France.

    Un car est organisé pour les normands. Pour cela, contactez le réseau Sortir du nucléaire à cette adresse : sph.mrl@gmail.com

    Appel national « Le 11 mars, réagissons ! »

    Le 11 mars 2012, réagissons ensemble pour sortir du nucléaire !

    Avec d’énormes moyens financiers, le lobby nucléaire français a lancé une offensive considérable pour discréditer la perspective d’une sortie du nucléaire en France. Afin d’empêcher une remise en cause de notre système énergétique lors des élections de 2012, les VRP du nucléaire multiplient leurs interventions dans les médias.

    Le 11 mars 2011 débutait la terrible catastrophe nucléaire de Fukushima. À ce jour, les réacteurs éventrés continuent d’exposer des millions de Japonais à la radioactivité et de contaminer le pays pour des milliers d’années.

    Un an plus tard jour pour jour, le 11 mars 2012, réagissons pour dénoncer le risque de catastrophe nucléaire en France et pour affirmer, tous ensemble : « sortir du nucléaire, c’est possible ! ». D’autres pays européens le font, pourquoi pas nous ? Réagissons pour manifester notre solidarité avec le peuple japonais et ses générations futures sacrifiées.

    Formons une grande chaîne humaine de Lyon à Avignon dans la région la plus nucléarisée d’Europe

    Une forte majorité de Français souhaite la sortie du nucléaire. Mais un bulletin de vote ne suffira pas pour forcer nos gouvernants à engager la nécessaire transition énergétique, qui nous libèrera de notre dépendance au nucléaire et aux énergies fossiles.

    C’est en descendant dans la rue, en se mobilisant par dizaines de milliers, que les Allemands ont obtenu une décision de sortie du nucléaire d’ici 2022, alors même que leur chancelière est favorable à l’atome.

    Nous aussi, nous devons établir un rapport de force avec ces élites coupées des citoyens, qui nous imposent le danger nucléaire et la politique de l’autruche face aux enjeux environnementaux majeurs du XXIe siècle. Indignons-nous, mais surtout rassemblons-nous : c’est en étant nombreux que nous sommes forts.

    Vous aussi, soyez un « maillon fort » !

    Depuis mai 2011, des chaînes humaines sont organisées un peu partout dans la vallée du Rhône, le quatrième dimanche de chaque mois. À Montélimar, Bourg Saint-Andéol, Avignon, Die, Romans, Tournon, Aubagne, Valence, Lyon, Grenoble, Saint-Étienne … à chaque fois des centaines de personnes de tous horizons se rassemblent, dans la bonne humeur et une ambiance familiale, avec la ferme intention de faire changer les choses.

    Vous aussi, rejoignez la grande chaîne humaine entre Avignon et Lyon le dimanche 11 mars 2012 à partir de 13h30

    CHAQUE PERSONNE COMPTE, ET NOUS COMPTONS SUR VOUS

  2. Fukushima, 1 an après

    A l’occasion de l’anniversaire de l’accident de Fukushima, plusieurs actions sont organisées dans la région ce dimanche 11 mars. Vous y êtes bien entendu les bienvenus !

    Dieppe

    Rassemblement organisé par le collectif Sortir du nucléaire de Dieppe, auquel s’associe le groupe local EELV.

    RV près de la fontaine « Quai Henri IV » à Dieppe  à 14 h30

    Tract à télécharger ici : Dieppe

    Une diffusion de tracts est également prévue la veille, le samedi 10 mars, à partir de 10 h 30 sur le marché de Dieppe. N’hésitez pas à nous y retrouver !

    Fécamp

    Commémoration illustrée par un collectif d’artistes, plasticiens, musiciens, conteurs, danseurs. Évènement organisé par le groupe local EELV Hautes-Falaises

    Cette journée aura lieu dans l’Hôpital militaire allemand à Fécamp de 10 h à 17 h

    Tract à télécharger ici : Fécamp

    Le Havre

    Afin d’honorer la mémoire des victimes de cet évènement dramatique et de dénoncer les dangers du nucléaire, le groupe local EELV Pointe de Caux vous invite à vous joindre au rassemblement organisé à 15 h 30 sur le terre plein de la plage, au début de la promenade.

    Tract à télécharger ici : Le Havre

    Un café débat sera également organisé le 15 mars à 18 h 30 au BE-BOP Café – 44 rue Georges Braque (près du square St Roch)

    Rouen

    Un défilé est organisé par le groupe local EELV Rouen en direction de la place Saint-Marc.

    RV à 10 h place Saint-Vivien.

    N’hésitez pas à venir équipés d’une combinaison blanche et d’un masque !

    Hors région

    Formons ce jour-là, une grande chaîne humaine pour la sortie du nucléaire

    Le président de l’Autorité de sûreté nucléaire a affirmé lui-même au début du mois qu’une catastrophe nucléaire n’était pas à exclure en France.
    Acceptez vous que le risque soit pris de réacteurs éventrés aux portes de Paris, de Lyon ou de Dunkerque ?
    Acceptez vous que le risque soit pris de régions entières contaminées, de millions de personnes  évacués ou condamnés à vivre en zones radioactives contre un ennemi mortel et invisible?

    A quelques semaines des élections présidentielles, les citoyens qui n’acceptent pas ces risques pourront le dire haut et fort et pacifiquement en participant à la grande chaîne humaine de Lyon à Avignon.

    Vous pouvez retrouver toutes les informations sur  www.chainehumaine.org

    Un car est organisé pour les normands. Pour cela, contactez le réseau Sortir du nucléaire à cette adresse : sph.mrl@gmail.com

  3. Comité de soutien havrais

    Le 24 février dernier, le Comité de soutien Eva Joly du Havre – Pointe de Caux s’est réuni au Havre.

    Présidé par Marie-Hélène Boileau, il compte déjà une cinquantaine de membres.

    Pour en savoir plus, n’hésitez pas à contacter le Groupe local Le Havre – Pointe de Caux.

     

  4. Fukushima : le crépuscule du nucléaire

    Le 11 mars 2011 un violent tremblement de terre suivi d’un puissant Tsunami ont causé des dommages irrémédiables à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima.
    Non seulement, les équipes de la société exploitant les réacteurs nucléaire n’ont pas été capables de faire face à cette catastrophe naturelle, mais les installations n’ont pas résisté à la puissance du choc alors qu’elles étaient sensées le faire.
    Aux conséquences tragiques du Tsunami se sont ajoutées celles d’une catastrophe nucléaire. On observe une lente répartition de la radioactivité post-Fukushima sur l’ensemble du territoire, en tout cas dans la moitié nord de l’archipel ». Au nord du Japon, Robin des Bois a estimé qu’à fin octobre 70 000 tonnes de cendres radioactives avaient été produites.
    Des conséquences plus grandes encore que Tchernobyl

    Les habitants de la région de Fukushima restent soumis à un important taux de radiation. En avril, le gouvernement japonais a relevé la norme de radioprotection de la préfecture de Fukushima de 1 millisievert/an à 20 millisieverts/an. Ce taux est le seuil maximal d’irradiation en France pour les travailleurs du nucléaire. Alors que la sensibilité des enfants aux radiations est plus importante que celle des adultes, le ministère de l’Éducation considère pourtant comme « sans danger » les écoles où le taux de radiation approche les 20 millisieverts/an.

    Fukushima le crépuscule du nucléaire

    20 % des écoles de la préfecture de Fukushima dépasseraient ce taux. Dans ces établissements, les activités de plein air sont limitées : les enfants ne sont pas autorisés à rester plus d’une heure dans les cours de récréation et les parcs, ni à jouer dans les bacs à sable.

    Une facture de 44 milliards d’euros

    Le Japon fait face à un mur de dépenses futures. L’entreprise va devoir dédommager dans un premier temps les victimes du désastre à hauteur de 16,4 milliards d’euros, un montant que l’État a avancé à 90 %.

    Outre les quelques 100.000 habitants évacués du périmètre de 20 km autour de la centrale, on évalue à 1,5 million le nombre de Japonais en droit de réclamer une indemnité.
    Un groupe d’experts mandatés par le gouvernement a évalué à 44 milliards la facture totale des dédommagements. À laquelle s’ajoutent encore 10 milliards d’euros pour démanteler les quatre réacteurs hors service.

    Une catastrophe globale encore en cours

    Rien n’est terminé à Fukushima. Bien au contraire, des débris radioactifs ont traversé l’Océan pacifique et étendent la contamination à l’Amérique du Nord. Les installations (réacteur 2 et 3) sont loin d’être refroidies et les coeurs nucléaires encore actifs.
    Près d’un an après la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Premier ministre japonais de l’époque, Naoto Kan, reste hanté par la crainte d’une crise encore plus grave qui forcerait des millions d’habitants à fuir Tokyo et mettrait en péril l’existence même du pays.
    «Avoir fait l’expérience de la catastrophe nucléaire du 11 mars m’a fait changer d’opinion. La principale raison est que nous avons été à un moment confrontés à la possibilité qu’il n’ait plus été possible de vivre dans la région englobant Tokyo et qu’il ait fallu évacuer», a déclaré Kan lors d’un entretien le 17 février 2012 avec Reuters.

    Tirer les conséquences de Fukushima

    La France qui compte 58 réacteurs nucléaires de production d’électricité connaît 750 incidents par an. En 40 ans, cinq accidents majeurs : Three Miles Island, Tchernobyl, et les 3 réacteurs de Fukushima. Soit 5 accidents sur 450 réacteurs sur 40 ans, donc 1 accident pour 3 600 « annéesréacteurs», alors qu’on tablait sur un pour cent mille !

    Il y aura forcément d’autres accidents à venir…

    Une seule issue raisonnable se présente à tous… sortir du nucléaire et opérer une profonde transition énergétique qui garantit le plus grand nombre de la menace inéluctable de l’accident mais aussi d’une hausse régulière des prix de l’énergie conséquence de la disparition des énergies fossiles et du coût inacceptable du nucléaire.

     

     

  5. Parents, enseignants et citoyens, défendons nos écoles !

    Le Conseil Départemental de l’Education Nationale (CDEN) du 23 Février a confirmé la volonté de supprimer 130 postes en Seine Maritime pour la rentrée 2012.
    Dans le département, et notamment dans l’agglomération rouennaise, le nombre des naissances est en augmentation substantielle depuis 2009 et les constructions de nouveaux logements vont permettre l’arrivée de familles, ce qui représente d’autant plus d’enfants à scolariser.
    Il y a les promesses électorales et les faits !
    Les suppressions de postes sont notamment prévues sur la rive gauche de l’agglomération (maternelles et primaires sur Rouen, Saint-Etienne-du-Rouvray, …). Parents d’élève, enseignants, habitants se mobilisent ensemble par des délégations, manifestations, occupations d’école, comme à l’école maternelle du Hameau des Brouettes à Rouen.
    Nous sommes à leurs côtés et invitons notamment les parents d’enfants à scolariser à se faire connaitre et à se préinscrire en Mairie dès le 12 Mars afin d’obliger l’Académie à maintenir les moyens pédagogiques au vu des scolarisations effectives prévues.
    Ensemble, mobilisés, c’est maintenant qu’il faut agir sans attendre !

    Jean-Pierre LANCRY et Fatima KHILI, EELV Haute-Normandie , candidats sur la 3ème circonscription de Seine-Maritime

    Communiqué de presse à télécharger en version pdf ici :  CP-EELV-Educ-fev12

     

  6. Pour une pluralité de l’information et le maintien des emplois

    Alors que la situation se dégradait depuis des mois, pour ne pas dire des années, nous apprenons aujourd’hui le probable dépôt de bilan de la SNPEI, pôle normand de presse quotidienne régionale du groupe GMH qui concerne les titres de Paris-Normandie, Havre-Libre, Havre-Presse et Le Progrès de Fécamp.

    Nous tenons à manifester notre soutien et notre solidarité aux 365 salariés pris dans la tourmente.

    Si ces journaux venaient à disparaître, c’est un morceau de démocratie qui s’évanouirait avec eux. Nous sommes partisans d’une pluralité de l’information et conscients que la vie politique locale perdrait là l’une de ses caisses de  résonance.
    Nous appuyons les revendications des organisations syndicales qui réclament que le GHM et son actionnaire principal, Philippe Hersant, assument leur responsabilité dans cette crise. L’absence d’investissements, le manque de vision et de développement ont contribué largement à la dégradation de l’entreprise.

    Nous avons également pu constater depuis plusieurs années, par le départ prématuré de plusieurs journalistes, que leur indépendance et leur expertise n’avaient pas toujours été respectées par la rédaction en chef qui a préféré privilégier un « consensus mou » parfois loin des préoccupations des citoyens, ce qui a aussi contribué à décourager le lectorat.

    Nous espérons qu’une solution respectant les emplois pourra émerger de cette situation de crise.
    Nous serons présents le vendredi 24 mars à Déville pour témoigner de notre implication.

    Laetitia SANCHEZ, Secrétaire régionale EELV-HN

    Laure LEFORESTIER, Conseillère régionale EELV-HN

    Commmuniqué de presse disponible sous format pdf :

    CP-EELV-PN-fev12

  7. Le 13 janvier 2012 à l’usine M-Real d’Alizay, Eva Joly présente son pacte pour l’emploi

    Eva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour y défendre l'emploi

    M-REAL est une usine qui a prouvé sa rentabilité et son utilité publique. On y fabrique près de 5% du papier vendu en France, on y fabrique un papier recyclé de grande qualité, et la filière pourrait être encore améliorée, de façon écologique et économique. Si Véolia voulait trier le papier plutôt que de sous-traiter le recyclage du papier en Chine. Si les propriétaires de l’usine, le groupe Metsäliitto ne s’acharnait pas à fermer cette usine, alors qu’elle est rentable, et que ce même groupe, par l’intermédiaire de son PDG, M. Mikko Hellander, empêche toute possibilité de reprise du site. Des repreneurs, le français Fin Activ, et le Thaïlandais double A acceptent toutes les conditions imposées pare le groupe finlandais. Le groupe finlandais s’obstine à ne pas laisser cette usine survivre.
    C’est une catastrophe pour les familles des ouvriers de l’usine d’Alizay, mais aussi pour toute la vallée de l’Andelle, les collectivités, les commerces… Y avait-il lieu plus emblématique pour venir défendre l’emploi, défendre l’usine d’Alizay, aux côtés des syndicalistes et des ouvriers, et présenter le plan pour l’emploi des écologistes ? Objectif, 1 million d’emplois en créés d’ici 2020.
    Il n’y a pas de fatalité du chômage. Il y a la volonté de certains groupes industriels de délocaliser des activités qui peuvent être rentables ici, mais qui le sont plus encore ailleurs, avec des contraintes sociales et environnementales bien plus souples. Alors on ferme. Tout le monde est touché. Quand un grand groupe ferme une usine, c’est d’abord les salariés qui le payent. Mais rapidement, ce sont les partenaires de l’usine, des myriades de petites entreprises, les commerces, les collectivités locales et les régions qui en ressentent les effets, comme un jeu de domino.
    La volonté des États, de la collectivité, des salariés, des habitants doit être plus forte que celle de ces groupes qui vont travailler plus loin pour gagner plus encore.
    Une usine comme celle d’Alizay n’est-elle qu’un outil de production sur lequel le groupe qui la possède dispose aussi du pouvoir de vie et de mort du site ? Pourtant les collectivités ont aussi investi, en argent, en infrastructures pour que cette usine puisse s’installer. Les employés y ont leurs habitations autour. Leurs vies, leurs relations se sont construites autour de leur usine. Ils y ont investi leur argent et leurs vies. L’usine n’est pas qu’un lieu de travail, c’est aussi un lieu de vie et d’échange. Comme l’a rappelé Eva Joly au cours de la visite : « L’écologie, ce n’est pas la science de l’environnement. L’écologie c’est la préservation de l’homme dans son environnement. »
    C’est pour cela que les écologistes sont aux côtés des salariés de M-REAL. C’est pour ça qu’après Karima Delli – qui a porté au parlement européen la question de la compatibilité du comportement de l’entreprise avec le droit européen à la concurrence -, c’est Eva Joly qui vient à son tour apporter son soutien aux salariés dans leur combat pour sauver leur usine.
    Au côté des syndicalistes (Thierry Philippot pour la CGT et Eric Lardeur pour la CFE-CGC), Eva Joly a dénoncé la financiarisation de l’industrie et l’impuissance des pouvoirs publics. Le site d’Alizay est un site viable, que son propriétaire finlandais préfère laisser mourir plutôt que de le céder à des concurrents. Eva Joly s’est engagée à faire porter par les députés et sénateurs écologistes un projet de loi d’urgence qui forcerait un groupe à vendre un site lorsqu’il a prouvé sa viabilité. Elle s’est également prononcée pour une mesure exceptionnelle d’expropriation du site par l’Etat, dans l’attente d’une reprise par un nouveau propriétaire, « parce que c’est dans ce cas une mesure d’intérêt général ». Les salariés ont jusqu’au 2 avril : après, pour eux, ce sera trop tard…

     

    « travailler mieux pour travailler tous »

    A 100 jours du premier tour de l’élection présidentielle, et quelques jours avant le Sommet Social pour l’Emploi de Nicolas Sarkozy, Eva Joly a choisi le site industriel haut-normand pour annoncer un thème majeur de sa campagne : le pacte écologiste pour l’emploi. Par un chiffrage très précis, Eva joly démontre que la création d’1 million d’emplois est possible par la conversion écologique de l’économie.
    A l’heure même où la France perd son triple AAA, Eva Joly veut démontrer que ce n’est pas en fermant plus de sites industriels que notre dette s’allègera. On ne fait que reporter la dette sur la collectivité en arrêtant l’activité et en supprimant des emplois.
    En tout premier lieu, les écologistes ont toujours prôné les circuits courts : moins de transport, c’est moins d’émissions de CO2. C’est bon pour la planète où nous vivons, et c’est bon pour nos emplois. Dans l’industrie aussi, nous croyons qu’il faut empêcher les délocalisations, et relocaliser la production. C’est pour cela qu’à Petroplus mardi dernier (lors de sa première visite de la semaine en Normandie), Eva Joly a soutenu que tant que nous utiliserons des produits pétroliers raffinés, il valait mieux les raffiner ici plutôt que de les importer.
    Eva Joly prône les emplois non-délocalisables. Chiffres à l’appui, elle décline les emplois qui pourraient être créés par un plan massif de rénovation thermique des bâtiments, par le développement des énergies renouvelables, et par celui des transports en commun.
    Cela permettra de compenser les pertes d’emplois dans d’autres secteurs aujourd’hui en crise, comme le secteur de la construction automobile, en permettant en outre une reconversion des savoir-faire. Ce n’est pas en mettant sous perfusion les industries du passé que l’on prépare l’avenir, c’est en organisant leur reconversion en industries d’avenir. Il en va de même pour le développement des énergies renouvelables, qui permettrait de sortir progressivement du nucléaire, en compensant là encore les pertes d’emplois (des emplois nécessaires en outre pour assurer le démantèlement des centrales).
    A la question du coût du plan de rénovation thermique des bâtiments, Pascal Canfin, responsable du programme économique, répond en expliquant que le coût de l’investissement (financé par un « livret vert ») sera compensé par les économies d’énergies que permettra ce plan. C’est en outre un moyen de réduire la précarité énergétique. Car comme l’a rappelé Eva Joly le 9 janvier dernier lors du meeting « Urgence contre le logement cher ! » co-organisé par la Plateforme des mouvements sociaux pour le logement, l’association Droit Au Logement et la Fondation Copernic, « sortir de la crise du logement, c’est aussi sortir de la précarité énergétique. »
    Un deuxième axe fort de son programme pour 1 million d’emplois réside dans ce que les écologistes appelent le « vivre-mieux » : la prise en charge de la petite enfance, de la dépendance, du handicap, en sont des exemples. Créer 400.000 places supplémentaires en crèches en 5 ans aura certes un coût pour les collectivités, mais il s’agit là d’un choix politique. C’est le choix de permettre à tous de concilier vie de famille et vie professionnelle et de maintenir dans l’emploi nombre de femmes qui en sortent au moment d’avoir des enfants. C’est là aussi un moyen de réduire la précarité, quand on sait, d’après les chiffres de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion que ce sont les familles monoparentales les plus touchées par cette précarité.
    C’est la volonté affichée par Eva Joly, de ne laisser « personne sur le côté de la route ». C’est la volonté d’égalité, de dignité et de fraternité de la candidate des écologistes à la présidence de la République.

     

    Eva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploiEva Joly visite l'usine M-Real d'Alizay pour défendre l'emploi
    (*)Merci à tou-te-s les salarié-e-s pour leur accueil et pour la qualité de leur écoute. Nous savons que pour eux l’heure est grave et nous leur réitérons tout notre soutien.
    Merci aussi à tou-te-s les militant-e-s et aux élu-e-s qui ont pu se rendre disponibles pour venir à la rencontre d’Eva et des salariés de M-Real : Véronique, Marie-Hélène, Claire, Manue, Alexis, Gilles, Guillaume, Jérôme, René, Yves, Julien, Francis, Jean-Marie, Stéphane, Claude, Pierre, Yann, Régis, Achard, Pascal, et les autres !
    billet publié dans saintpierre-express.

     

  8. Le projet écologiste pour 2012 sera disponible le 2 février dans toutes les librairies

    Vous pouvez d’ores et déjà vous le procurer au siège régional d’EELV, 34 quai du Havre à Rouen, au prix modique de 3€. Attention, c’est une lecture dense, le projet est épais 😉

    Environnement, économie, emploi, services publics, logement, droits, institutions : retrouvez toutes les propositions de l’écologie pour « Vivre mieux » et construire une société écologique. Pour que chacun-e soit respecté-e, et que l’environnement soit enfin considéré comme un bien commun de l’humanité.

    Lire aussi :

    Discours d’Eva Joly au congrès de France Nature Environnement

    Publié le 28 janvier 2012

    Monsieur le Président de France Nature Environnement,
    Mesdames et Messieurs, les présidents des associations fédérées à France Nature Environnement
    Permettez-moi d’abord de vous remercier de votre invitation, et de l’initiative que vous prenez aujourd’hui pour remettre l’enjeu environnemental dans le débat de cette campagne présidentielle.

    J’ai bien entendu conscience de la difficulté qu’il y a à venir en tant que candidate écologiste plancher devant vous tous, qui au quotidien depuis des années ont fait de la préservation de notre avenir le coeur de votre engagement.

    A vous toutes et tous, qui, toutes ces années, ont d’abord donné l’alerte pour très vite devenir force de proposition et acteurs du changement, je veux dire ici ma profonde gratitude. Vous avez été, dans des conditions souvent difficiles, des héros ordinaires. Pendant des années, j’ai eu l’occasion de rencontrer ceux qui ont mené le difficile combat contre la criminalité financière. Auprès de nombreux militants écologistes, j’ai compris combien mes combats d’hier rejoignaient ceux de ces militants du quotidien.

    Je pense à tous les militants que j’ai découverts sur le terrain dans leur engagement pour la protection de la nature :

    pour la préservation des zones humides, du Grand Hamster d’Alsace et notre ressource en eau
    contre les gaz de schiste, les algues vertes, les grands projets aéroportuaires comme l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou celui de Mayotte.

    A la présidence de la Commission du Développement au Parlement Européen, j’ai pu mesurer comment les mêmes logiques menaient aux mêmes impasses. Lorsque les ressources naturelles sont pillées au nom de la seule loi du profit et de la rentabilité immédiate, ce sont les équilibres planétaires et humains qui sont menacés.
    Le combat que je mène depuis plusieurs années contre les paradis fiscaux protège aussi l’environnement, lorsqu’il s’agit d’empêcher la spéculation sur les marchés des matières premières, en particulier agricoles.

    C’est au nom de la protection du bien commun que je suis engagée avec les écologistes. Et j’ai la conviction que c’est la protection des biens communs que nous devons propulser au niveau mondial, européen et en France.

    C’est cette parole que la France devra porter au 4ème Sommet de la Terre, en Juin prochain, à Rio. Les premières négociations se sont déroulées cette semaine à New York dans une totale indifférence française. La parole de la France devra pourtant être forte.
    Nous devons créer enfin une Organisation Mondiale de l’Environnement et renforcer le poids de la société civile au niveau mondial.
    En définissant ensemble une économie verte qui nous permette de revisiter l’idée même du développement et de définir les nouveaux indicateurs de richesse, de bien-être, y incluant notamment la biodiversité.
    Nous vivons une crise sans précédent. Je pense que face à l’impasse du modèle économique dans lequel nous nous trouvons, pour des millions de Français l’environnement peut devenir la solution.
    La crise n’est pas que financière. C’est aussi une crise sociale et écologique à laquelle nous devons mettre fin. Nous sommes aujourd’hui en « déficit » écologique et les inégalités se creusent. Ignorer cette réalité-là, c’est promettre aux Français des lendemains plus difficiles encore.
    Tel est mon engagement depuis maintenant plus de vingt ans, aller au-delà des constats établis et reconnus de tous pour répondre à une simple question : est-ce dans ce monde-là que nous voulons vivre et que nous voulons laisser en piètre héritage à nos enfants et nos petits enfants ?
    ******
    Au risque d’en surprendre certains, je ne viens pas vous parler de nucléaire aujourd’hui. Non pas que le débat sur la transition énergétique ne soit pas central. Mais parce que je crois savoir que vous connaissez d’ores et déjà ma position sur ce sujet.
    C’est peut-être aux autres candidats qu’il appartiendra de vous expliquer le choix moral qu’ils font alors que plus personne ne peut nier après l’accident de Fukushima que nous sommes soumis au risque nucléaire.
    Et si certains ont saisi cet impératif, alors, disons-le sans détours, il ne suffira pas de fermer Fessenheim dans la mandature, immédiatement ou pas, pour faire prendre un nouveau cap à la France. De la même manière gardons en mémoire les traces qu’ont laissées dans la chair des hommes et celle des arbres, les essais nucléaires français en Polynésie et au Sahara. Ils ont souillé pour des milliers d’années la terre et la mer. N’oublions jamais les conséquences de nos actes et ne nous détournons pas de notre responsabilité pour le futur.
    Je suis candidate écologiste à la présidence de la République et, à l’heure qu’il est, je mesure la responsabilité qui est la mienne. Je ne dois pas seulement proposer de changer de président, mais bien de changer de perspective.
    Le long terme, voilà ce que devrait être notre horizon.

    Ce qui s’est passé il y a dix, vingt ou trente années, et dont les traces persistent dans le présent.
    Ce qui pourrait se passer demain si nous ne changeons rien, et qui fabrique notre futur.

    Notre devoir d’écologiste c’est de concilier les impératifs du présent avec les nécessités du futur.

    Le dialogue environnemental, voilà ce qui sera notre méthode.

    Disons-le, sans aucun sectarisme, l’exercice du Grenelle de l’Environnement a fait du bien à la démocratie.

    Jamais l’urgence écologique n’a été autant au cœur du débat public en France.
    Et il y a bien des propositions faites lors de ces journées, qu’il faudra mettre en œuvre lors des premiers pas de la mandature.

    Mais l’écologie ce n’est pas l’affaire d’un jour ou d’une grande déclaration dans les salons de l’Élysée.

    L’écologie, ça n’est pas une affaire d’opportunité politicienne, mais c’est le sens et le cap que l’on donnera aux vingt prochaines années.

    Alors si certains considèrent que « l’environnement ca commence à bien faire », j’aimerais leur dire sans agressivité aucune et avec certitude : « Vous n’avez rien vu, cela ne fait que commencer ».

    Car il y a là un vrai risque à vouloir opposer l’intérêt de la planète à celui de ses habitants.

    A vouloir, au nom d’un cynique calcul, faire de la protection des espèces une réglementation tatillonne et du braconnage électoral un petit bonheur.

    Alors à tous ceux qui persistent à opposer les Français entre eux, je leur dis :

    Il n’y aura pas les gagnants et les perdants de la transition écologique, mais un chemin tracé au nom de l’intérêt général et où chacune et chacun pourra trouver sa place.

    Bien sûr nous aurons des adversaires et il sont d’ores et déjà nombreux : les représentants des intérêts particuliers. Je les ai vus au Parlement Européen, lorsque le lobby de l’agroalimentaire n’a pas hésité à investir près d’un milliard d’euros pour s’opposer au projet de règlement sur l’étiquetage des produits alimentaires.

    Nous devrons bien sûr encadrer et réglementer la présence de ces lobbiess, mais nous sommes encore trop souvent démunis face à leur puissance.

    Alors n’attendons pas que l’avenir leur ait donné tort, et faisons en sorte dès aujourd’hui d’avoir raison avant eux.

    Je veux mettre le contre-pouvoir au cœur du pouvoir, que dès demain tous les lanceurs d’alertes, les défenseurs des territoires aient la capacité à peser sur les décisions.

    Le Grenelle de l’environnement a introduit l’idée d’une gouvernance à cinq. Contrairement à ce qui s’est passé par la suite, il est temps de passer de la co-élaboration à la co-décision, et même à la co-gestion. Le dialogue environnemental est ma priorité.

    ***
    La réconciliation de l’homme avec son environnement doit être au cœur de nos solutions aujourd’hui en France comme en Europe.
    Alors ne repoussons plus l’échéance et faisons en sorte qu’au mois de juin prochain la première loi votée par le Parlement nouvellement élu soit une grande loi d’urgence écologique, qui fasse de nos engagements du Grenelle et des nécessités d’aujourd’hui les priorités du pays dès demain.
    Je propose de porter le principe de la seule règle d’or qui ait un véritable sens, celle qui va dans le sens de l’intérêt général de l’humanité, une règle d’or environnementale.
    Les diverses stratégies de lutte contre la perte de la biodiversité et le dérèglement climatique ont globalement échoué. Je pense que c’est le résultat d’abord d’un manque de courage politique.

    Je propose que, dès 2012, la France fasse le choix d’imposer la bioconditionnalité de tous les financements et aides publics. Nous les réorienterons vers une gestion durable et économe des ressources.

    Je voudrais qu’en matière environnementale nous envisagions un nouveau grand principe, celui de non-régression, afin que les lobbiess deviennent impuissants à modifier les acquis environnementaux, afin que plus aucun gouvernement n’ait le pouvoir de nous ramener au passé.
    Certaines mesures s’imposent et ne devraient plus faire débat dans la démocratie française : soutenir rapidement un objectif de réduction des émissions de CO2 à 30% et adopter sans délais un moratoire sur les OGM et l’interdiction de l’exploitation des gaz de schistes. C’est le bon sens même qui nous l’impose.
    C’est aussi pour cela que je propose un plan de sortie des pesticides en une génération, et leur réduction de 50% dans la mandature ;

    C’est aussi pour cela que je soutiens que les trames vertes et bleues deviennent opposables. Le respect du vivant et des paysages est plus précieux que la construction d’une route, d’un parking ou d’une zone commerciale. Je modifierai le code civil et le code pénal pour protéger des mauvais traitements les animaux domestiques et les animaux sauvages.
    Nous établirons une véritable fiscalité écologique, qui comprendra une Contribution Climat Energie sur le territoire français, protégée de toute logique financière.
    La France portera au niveau européen l’exigence d’exemplarité environnementale.
    Nous devons lancer le chantier de la maîtrise des sols, réorienter la politique foncière, et la France devra lever son opposition à la directive-cadre européenne sur les sols.
    La révision de la Politique Agricole Commune ne devra plus opposer emploi et environnement grâce une redistribution plus équitable des aides. La réorientation de cette politique favorisera les pratiques agroécologiques, l’accompagnement de la conversion vers l’agriculture biologique. Elle sera un levier d’une nouvelle coopération avec le Sud qui garantira la souveraineté alimentaire et favorisera l’agriculture vivrière.
    **********
    Il nous faudra changer de cap et avoir le courage de prendre la voie de la transition écologique.

    Je veux inscrire cette transition au cœur de nos territoires.

    Développer une économie de la proximité, des circuits-courts, permettant à chacun de vivre et de travailler près de chez lui est impératif. La relocalisation n’est pas un slogan, c’est une exigence sociale, politique et économique. L’avenir est à transformer nos moyens de consommation, de production et de transport.

    Je veux inscrire cette transition au cœur de nos emplois.

    Le changement de modèle peut nous permettre de créer un million d’emplois d’ici à 2020. L’objectif est certes ambitieux, mais il est crédible si nous sommes volontaires. A commencer par exemple par la rénovation thermique des logements qui peut créer près de 440 000 emplois dans le secteur du bâtiment. Nous donnerons toute leur place aux formations dont nous manquons cruellement, dans tous les métiers de la transition écologique : créer les parcours de formation et les filière, les doter de la reconnaissance nécessaire. Enfin, reconnaissons le vivier qui se trouve dans les milliers d’associations qui s’occupent de l’intérêt général. La protection de la biodiversité, l’éducation à l’environnement, l’expertise environnementale, le recueil des données naturalistes, l’application du droit de l’environnement sont autant d’activités créatrices d’emplois.

    Je veux inscrire cette transition au cœur de la vie quotidienne.

    Je veux garantir le droit à une alimentation saine et de qualité. Commençons par faire de la restauration collective un grand chantier pour la qualité de l’alimentation, avec un objectif simple et clair : 100% de bio pour nos enfants dans les crèches et les maternelles.

    Cela participe à redonner à chacun l’accès à une santé de qualité. Ce sont nos modes vies qui pour une grande part déterminent les maladies de notre siècle. Il est temps d’y remédier !

    Le constat que dresse votre « Contrat environnemental » est lucide. Les propositions qu’il porte ne le sont pas moins.

    Vous proposez un chemin. Pas simplement « ce qu’il faudrait faire », mais « comment on peut, concrètement, le faire ».

    Je ne doute pas que, parmi celles et ceux qui se succèderont avec moi cet après-midi à cette tribune, tous et toutes vous diront combien ils partagent les principes généraux du « Contrat environnemental ».

    Je veux toutefois vous faire une confidence, tirée de ce que j’ai compris, maintenant, d’une certaine façon de faire de la politique, et d’une certaine façon dont beaucoup parlent d’écologie.

    Ils en parlent beaucoup, et ils en font peu. Mais n’en doutez pas, ils auront les yeux rivés sur les résultats électoraux des écologistes au soir du 22 avril.

    Ni naïfs, ni rêveurs, soyons simplement responsables et décidés à aller au delà des discours pour passer aux actes.
    Oui, je veux une politique de vérité – et les guignols de l’info pourront continuer de s’en amuser – parce que les Français et Françaises ont le droit à la vérité et parce que la politique a besoin de transparence.

    Je sais qu’il y a urgence. Non pas par catastrophisme et non pas par envie d’attiser les peurs, mais avec la lucidité de celle qui a les yeux ouverts. Je veux pouvoir dire que c’est de notre avenir qu’il s’agit et de celui de nos enfants et de nos petits-enfants et qu’il est peut-être beau.

    Je suis candidate à l’élection présidentielle car je veux réussir le rendez-vous entre les Français et l’écologie.

    Je veux les convaincre qu’il n’est plus temps d’attendre. Nous ne devons pas reporter encore à la prochaine élection les décisions fondamentales que nous devons tous prendre ensemble, maintenant.

    Je sais que je ne suis pas seule face à cette tâche. Aujourd’hui les écologistes doivent être rassemblés.

    J’ai besoin de votre confiance.

    Car pour l’écologie c’est vraiment l’heure.

    Je vous remercie.

  9. Pôle métropolitain : les élu-es ne veulent pas jouer en 3e division !

    « Nous ne voulons pas d’un syndicat mixte qui prenne seul les décisions d’un territoire au détriment des élu-es qui ont la vraie légitimité démocratique pour peser sur les choix d’avenir. Nous voulons une instance démocratique qui mette au cœur de son projet la lutte contre l’étalement urbain dans une démarche de développement durable. »

    Comme exprimé à la CREA en 2010, nous défendons une mobilisation accrue des pouvoirs publics contre l’étalement urbain, en rendant cohérent les politiques publiques avec le bassin de vie des habitants. Nous souhaitons que les territoires agissent de concert sur les espaces urbains, ruraux et sur les zones périurbaines qui bordent les deux agglomérations. Nous ne défendons pas un syndicat mixte fermé tel que prévu par la réforme des collectivités territoriales Sarkozy ; nous ne défendons pas une nouvelle strate administrative alors même que nous nous opposons au renforcement des compétences des strates intermédiaires et que nous prônons la disparition des départements.

    Une démocratie de 3e niveau !

    Le syndicat mixte proposé par les Présidents de la CASE et de la CREA n’est autre qu’une structure de 3e niveau, les expériences passées de ce type de structures ont malheureusement montré qu’elles aboutissaient au dessaisissement des Conseils communautaires sur les grandes questions de territoire, avec notamment des problèmes d’information en amont.

    Nous ne voulons pas de décisions prises dans l’intimité des bureaux exécutifs, nous ne voulons pas de choix exposés, voire imposés au dernier moment aux administré-es comme à leurs élu-es. Les pôles métropolitains ont pu, dans des cas spécifiques démontrer leur intérêt en s’inscrivant clairement dans les objectifs de la Loi de promouvoir le développement durable1, dans un système de gouvernance respectueux de l’ensemble des composantes des territoires concernés. Mais la proposition, telle que formulée aujourd’hui, ne répond ni aux enjeux de gouvernance, ni à celui de promotion du développement durable.

    Les délégué-es du pôle métropolitain ne seront pas élu-es mais désigné-es par les conseiller-es communautaires, sur proposition de Présidents, qui eux même auront été désigné-es par des conseiller-es des communes. On est très éloigné des principes de la démocratie française qui prévoit de confier à des personnes élu-es au suffrage direct les responsabilités de conduire les politiques publiques.

    En outre, cela ouvre la porte à toutes les dérives à l’image des modalités de désignations au sein de la CASE où règne le «fait du prince», les représentant-es étant désigné-es en fonction de critères connus du seul Président de la CASE.

    Un pôle pour traiter de la question des déplacements ?

    L’ambigüité reste entière sur le traitement des questions des déplacements à l’échelle de ce pôle : on nous propose aujourd’hui de développer les transports en commun alors que le Président de la CASE a fait savoir son intention de faire porter par le Pôle la question de l’A28-A13 et qu’il s’est toujours opposé à la réouverture de la ligne ferroviaire Rouen-Evreux desservant Louviers et Val-de-Reuil, lui préférant les projets portés par la LNPN.

    Un pôle pour traiter de la question économique ?

    Nous ne nions pas l’importance des filières économiques de notre territoire, que nous accompagnons dans leur potentiel de reconversion écologique pour s’inscrire dans une nouvelle histoire industrielle.

    Nous dénonçons au contraire l’accent exclusivement mis sur la logistique : au-delà des discours volontaristes de développement de zones tri-modales, la réalité est que les zones sont conçues pour se passer des dessertes ferroviaires et s’appuyer en priorité sur le mode routier et en particulier le projet d’A28-A13, perçu comme l’infrastructure structurante de ce territoire.

    En conclusion, élu-es de la CASE et de la CREA, nous exprimons notre opposition commune au projet de pôle métropolitain en syndicat mixte fermé. Nous considérons clairement que les conditions ne sont pas réunies pour assurer à la fois le respect de la légitimité démocratique et du cadre législatif en traitant des questions territoriales dans l’objectif de promouvoir un modèle de développement durable.

    Nous réitérons nos plus vives réserves sur la mise en place d’un outil qui vient fragiliser d’autres outils existants tels que l’Agence d’urbanisme et demandons qu’un débat démocratique soit tenu pour juger de l’opportunité du pôle métropolitain.

    Pour le groupe des élu-es EELV de la CREA, Cyrille MOREAU

    Pour le groupe des élu-es EELV de la CASE, François MERLE

    1 Article L. 5731-1 du Code général des collectivités territoriales (CGCT) « Le pôle métropolitain est un établissement public constitué par accord entre des EPCI en vue d’actions d’intérêt métropolitain en matière de développement économique, de promotion de l’innovation, de la recherche, de l’enseignement supérieur et de la culture, d’aménagement de l’espace par la coordination des schémas de cohérence territoriale dont le périmètre est identique à celui des établissements publics de coopération intercommunale qui composent le pôle, et de développement des infrastructures et des services de transport au sens des articles L. 1231-10 à L. 1231-13 du code des transports, afin de promouvoir un modèle de développement durable du pôle métropolitain et d’améliorer la compétitivité et l’attractivité de son territoire, ainsi que l’aménagement du territoire infradépartemental et infra-régional.

  10. L’eau trouble de Nicolas Sarkozy

    Lors de ses vœux au monde rural mardi dernier, Nicolas Sarkozy a critiqué des règles environnementales «tatillonnes», notamment sur la protection de l’eau, et a proposé de prendre des mesures pour «relâcher la pression» sur la protection de l’environnement.

    « J’ai conscience que l’aspect tatillon de règlement administratif vous insupporte, je prends exemple des règles environnementales, la question de l’eau, la protection de l’eau…. Nous allons prendre des mesures pour relâcher la pression… » (Nicolas Sarkozy, 17 janvier 2012, cité par Libération)

    Dans le même temps, nous apprenions que, cette année, la qualité de l’eau potable s’est considérablement dégradée en Haute-Normandie et qu’environ un tiers de la population, intégrant l’agglomération havraise et une partie de l’agglomération rouennaise, aurait été desservie par une eau du robinet non conforme à cause d’un dépassement (ponctuel ou chronique)  de la norme en pesticides. Une situation sanitaire alarmante alors que le Président de la République propose d’assouplir la règlementation sur l’eau pour d’hypothétiques bénéfices  électoraux à court-terme !  La poursuite des actions de préservation de la nappe phréatique est, au contraire, indispensable et urgente ; 30% des captages d’eau potable de Haute-Normandie ne font, à ce jour, l’objet d’aucun périmètre de protection spécifique.

    La ressource en eau est un bien commun, extrêmement vulnérable, dans l’Eure comme en Seine-Maritime. Les eaux souterraines sont fortement touchées par des pollutions d’origine agricole principalement (nitrates et pesticides liés à la pratique de l’agriculture intensive), mais aussi par des polluants d’origine industrielle et urbaine et par un important problème de turbidité (« eau trouble ») lors des épisodes de pluies abondantes en hiver. Plutôt que de chercher à opposer entre eux les différents acteurs du monde rural, comme le propose M. Sarkozy, nous devons au contraire soutenir et accompagner un travail de fond, commun, vers des solutions pérennes.

    Il est possible de concilier agriculture durable, aménagements responsables avec la préservation d’une eau potable de qualité. Des solutions existent, en donnant notamment aux agriculteurs des bassins versants les moyens de s’adapter: arrêt de l’épandage de nitrates et pesticides (en priorité à proximité des captages), remise en herbe, conversion des terres à l’agriculture biologique, boisement, protection des bétoires et marnières, désherbage sans produits phytosanitaires… mettons-les en œuvre.

    Myriam Toulouse, Porte parole 76 EELV Haute-Normandie

     


  11. Groupe Local Vexin Seine

    Plus de 20 adhérents et coopérateurs et bon nombre de sympathisants prêts à soutenir concrètement la campagne d’ Eva JOLY et à participer à la campagne de Jérome BOURLET DE LA VALLEE, candidat EELV sur la cinquième circonscription de l’Eure.
    Déjà des distributions de tracts sur les marchés sont prévues et des réunions publiques programmées.
    Il faut, avec l’écologie, faire sans plus attendre des choix cohérents qui permettront à chacun de trouver sa place et de vivre sur une planète dont nous aurons préservé les ressources et les paysages.
    Pour contacter le groupe EELV Vexin Seine, vous pouvez nous écrire à cette adresse : sd.mousset@wanadoo.fr ou au 02 32 52 88 93.

    Politique Titanic 2012

  12. LNPN – réunion du 23 janvier : un nouveau scénario pour un projet moins irréaliste, mais de nouvelles inquiétudes

    LNPN – réunion du 23 janvier :
    Un nouveau scénario pour un projet moins irréaliste, mais de nouvelles inquiétudes

    Aujourd’hui, la Commission Particulière du Débat Public (CPDP) sur la Ligne Nouvelle Paris-Normandie (LNPN) rend publics les résultats d’une étude alternative aux scénarios élaborés par le maître d’ouvrage Réseau Ferré de France (RFF).
    Cette étude a été demandée par les groupes des élu-e-s régionaux EELV des trois régions concernées par le tracé de la LNPN : Basse-Normandie, Haute-Normandie et Ile-de-France. La réalisation a été confiée par la CPDP à des cabinets spécialisés dans les questions ferroviaires, les cabinets suisses BG et SMA.
    La ligne directrice du cahier des charges, proposée par les écologistes, était d’élaborer une solution technique qui réalise le meilleur compromis entre les délais de réalisation, les temps de parcours, le coût pour les contribuables et les impacts sur l’environnement.
    La priorité est accordée à la fiabilité du réseau et la qualité de service rendu aux usagers en recourant à chaque fois que possible à l’amélioration de l’existant plutôt qu’à la réalisation d’infrastructures nouvelles, toujours coûteuses et impactantes pour l’environnement. L’autre priorité est le maintien des dessertes des gares régionales privilégié par rapport au gain de temps. Ainsi, les villes de Louviers, Val-de-Reuil, Dieppe et Lisieux se verront confortées par des
    dessertes urbaines là où elles étaient contournées ou desservies par des gares dites de « champs de betteraves » dans les scénarios LNPN.

    En matière d’infrastructures, le nouveau scénario prévoit sur les différents axes de la LNPN :
    – La mise en œuvre du doublement de Paris-Mantes via La Défense, infrastructure inscrite dans les grands projets de l’Ile-de-France, indispensable au traitement de l’engorgement chronique de cet axe handicapant toutes les liaisons avec la Normandie ;
    – La réalisation d’un tronçon de ligne nouvelle pour contourner le « Mantois », la réalisation de la nouvelle gare de Rouen sur la rive gauche, un raccordement à la ligne Rouen-Le Havre avant Malaunay pour préserver la desserte de Dieppe ;
    – La réouverture de la ligne Rouen-Evreux sur le tracé d’origine permettant de desservir par des gares urbaines Evreux, Louviers et Val-de-Reuil ;
    – La réalisation de deux des shunts Bussereau en direction de Caen permettant de préserver la desserte de Lisieux tout en améliorant la performance de la ligne.

    La circulation étant assurée par des trains à deux niveaux circulant à 200 km/h sur les axes Paris-Le Havre et Paris-Caen et 160 km/h entre Rouen-Evreux, cela permettrait d’améliorer significativement les temps de parcours actuels en gagnant vingt minutes environ sur les Paris-Le Havre (1h40) et Paris-Caen (1h30), et ce en préservant les dessertes locales.
    Le coût global de ce scénario est estimé à 7,9 milliards d’euros, dont 3,4 milliards d’euros sur la partie qui fait l’objet de variantes. Les élu-e-s écologistes des trois régions se félicitent d’avoir pu contribuer à imaginer un nouveau scénario qui coûte 3 à 6 milliards de moins que ceux proposés par RFF dans le débat public.
    C’est un premier pas vers une solution plus réaliste car un peu moins éloignée des capacités financières des acteurs du projet, d’autant que RFF a annoncé des surcoûts qui devraient être pris en charge par la puissance publique…
    Pour les écologistes, il y a urgence à se mobiliser pour rendre les phases indispensables de la LNPN réalisables (Mantois, Gare de Rouen, …). Nous avons en effet appris ce vendredi que Nathalie Kosciusko-Morizet demandait à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France (AFITF) de faire un tri dans les projets inscrits au Schéma National des Infrastructures de Transport (SNIT) dans lequel la LNPN est classée…16ème ! Si l’on rapproche cela de l’absence de l’Etat dans ce débat, de l’absence remarquée de solutions de financement concrètes, ceux qui veulent améliorer, tout simplement, le train ont de quoi être inquiets.
    Pour les écologistes, qui sont depuis le début du débat prudents sur le réalisme du projet, il y a urgence à définir un plan de financement réaliste qui écarte un Partenariat Public Privé (PPP) et une hausse généralisée du prix du billet. Largement déçus de l’absence d’avancées lors du débat public consacrée au financement mardi 17 janvier à Paris, les élu-e-s écologistes demandent des annonces concrètes notamment de la part de l’Etat, avant la réunion de clôture à Caen le 30 janvier.
    Sans cela, nous basculerions brutalement d’un rêve à 15 milliards d’euros à l’absence pure et simple de toute amélioration sur les lignes normandes qui en ont pourtant tant besoin. Le projet que nous défendons c’est l’amélioration du train quotidien pour tous, cela va de pair avec la nécessaire sobriété des investissements.

    Pour Europe Ecologie – les Verts de Normandie et d’Ile-de-France,
    Clara Osadtchy, Conseillère régionale Basse-Normandie et Porte-parole EELV – BN
    Jérôme Bourlet, Conseiller régional Haute-Normandie
    Jacques Picard, Conseiller régional Ile-de-France

  13. Le 23 janvier 2012 à Rouen : présentation des résultats de l’expertise complémentaire sur la LNPN demandée par le groupe EELV

    Une réunion publique supplémentaire se tiendra à Rouen le 23 janvier (Halle aux Toiles, 19h-22h).
    Suite à la proposition conjointe des groupes EELV d’Ile de France, de Basse et de Haute Normandie, la Commission nationale a accepté le principe d’études alternatives d’infrastructures. Cette étude confiée au cabinet BG, porte sur les améliorations qui peuvent être apportées au réseau actuel à l’ouest de Mantes-la-Jolie et sur le potentiel de la ligne ainsi rénovée.
    Il s’agit d’évaluer l’évolution de la fréquence des trains et les gains de temps que pourraient apporter des travaux de modernisation, leurs coûts et les délais de réalisation.
    EELV se satisfait que la Commission nationale du débat public (CNDP) ait accepté que ces études complémentaires soient menées afin de vérifier la pertinence de l’alternative qu’ils proposent pour répondre aux enjeux de modernisation et de régularité de la ligne.
    Dans le cahier d’acteur inter-régional d’Europe Ecologie Les Verts, lancé le 18 octobre dernier au Havre, les écologistes revendiquent en effet leur préférence pour un train du quotidien plutôt que pour la grande vitesse.
    Dans le débat public sur le projet LNPN (Ligne Nouvelle Paris Normandie), les élus EELV normands et franciliens se sont démarqués de l’unanimiste ambiant règnant autour du dossier. « La priorité n’est pas de gagner du temps, mais bien d’apporter des réponses aux besoins des usagers amenés à se déplacer quotidiennement ».
    Les écologistes critiquent le projet tel qu’il a été soumis au débat et la démarche qui le sous-tend. « Ce projet est une opération de communication politique pour faire bien, pour faire chic, alors qu’on sait qu’il ne se fera pas », a affirmé Cécile Duflot au Havre le 18 octobre. Ils estiment que la facture serait « insoutenable », qu’elle serait répercutée sur l’usager et nécessiterait inévitablement un recours au privé.
    Ils assurent que malgré l’ampleur des investissements qui devraient être engagés, les bienfaits restent à démontrer, sauf pour quelques-uns. « De telles lignes n’irriguent pas un territoire mais profitent aux pôles qui sont à chaque bout en laissant un désert entre les deux », prédisait Cécile Duflot.
    En résumé, les écologistes estiment que le projet « pharaonique » de ligne nouvelle n’’est justifié que par « l’obsession d’aller plus vite alors que les usagers eux voudraient surtout arriver à l’heure et dans des conditions de confort moins dégradées ». Ils estiment qu’il s’agit d’un projet « dépassé » construit sur « l’imaginaire de la grande vitesse » et fondées sur « les idées de 1980 » plutôt que sur « les problèmes de 2020 ».
    Les écologistes ne jugent ainsi « indispensable » qu’une ligne nouvelle qu’entre Paris et Mantes-la-Jolie, afin de séparer le trafic banlieue du trafic normand. Pour la plus grande partie de la ligne, ils plaident pour améliorer l’existant, acceptant cependant le principe d’une gare nouvelle à Rouen pour décongestionner ce noeud ferroviaire saturé. Ils assument le fait que, dans leur version, le gain de temps soit modeste (Le Havre se retrouverait à 1h45 de Paris contre 1h15 dans le projet soumis au débat et 2h05 aujourd’hui).
    Ils estiment qu’avec cette approche modeste, il sera possible de réduire considérablement la facture, évaluée entre neuf et quinze milliards d’euros, et de consacrer l’argent ainsi économisé à l’amélioration des relations entre les bassins de vie normands et entre la Normandie et les régions voisines. Ils évoquent en particulier la remise à niveau des lignes Caen-Rennes, Rouen-Caen ou encore Bréaute-Fécamp ou Rouen-Dieppe.
    billet publié dans saintpierre-express.

  14. Eau de la CREA : un danger sanitaire qui s’installe !

    La CREA se revendique « première régie publique d’eau de France » délivrant « une eau contrôlée, économique et écologique ». Dans la réalité c’est pourtant une pollution aux pesticides, dénoncée depuis trois ans par les écologistes et les associations, qui s’installe et empire à Fontaine sous Préaux, captage qui alimente en eau les communes du nord-est de l’agglomération et une grande partie de la ville de Rouen. Les élu-es écologistes tirent le signal d’alarme.

    Une eau contrôlée et écologique ? : une pollution qui devient chronique !

    Le captage de Fontaine sous Préaux a encore une fois distribué une eau polluée, chaque année plus chargée en chlortoluron (herbicide agricole), atteignant cet hiverun niveau record auquel s’ajoute maintenant l’isoproturon (autre herbicide épandu à l’automne sur les céréales d’hiver). Pour exemple les analyses de fin d’année au robinet ont dépassé de 10 fois la norme en vigueurpour le chlortoluron. Des données de teneur bien différentes des communications institutionnelles rassurantes, et une réalité que les rouennais ont goûté directement à leur robinet en décembre…

    Cette répétition (trois hivers d’affilée) révèle une pratique de traitement agricole aux produits phyosanitaires dans le bassin d’alimentation du captage sans qu’aucune concertation ni restriction ne soient apparemment appliquées puisque l’histoire se répète2Cela révèle aussi une atteinte immédiate du captage en cas de pluie (importante à cette période de l’année en Normandie). Or si l’eau de la CREA bénéficie de dérogations de l’Agence Régionale de Santé sur ces dépassements de normes, c’est sous condition de procéder à des corrections au plus vite. Combien de temps encore faudra-t-il pour agir ?

    Une eau économique ? : quel investissement pour l’information et la sécurité ?

    Protéger les captages, agir pour inverser les choses !

    Les élu-es écologistes de la CREA demandent qu’une délimitation du bassin, un inventaire complet des pollutions et un diagnostic des exploitations agricoles soient effectués pour permettre la mise en place d’un plan d’action avant l’hiver 2012. Nous ne pouvons pas accepter de nouvelles dégradations d’une ressource déjà très mise à mal !

    Les solutions existent et sont nombreuses pour espérer un jour mériter un label « économique et écologique » pour les eaux de la CREA : remise en herbe, conversion des terres à l’agriculture biologique, boisement, achat de terrains par la CREA pour y maîtriser l’activité, protection des bétoires et marnières, désherbage sans phytosanitaires dans les communes, bords de route et voie ferrée (l’autoroute A28 et la voie ferrée Rouen-Amiens traversent le bassin d’alimentation du captage de Fontaine-sous-Préaux).

    La CREA doit mener une véritable politique de gestion de l’eau, de concertation et de sensibilisation de tous les acteurs. Les pollutions des captages sont à 80% agricoles : c’est en donnant les moyens aux exploitants de changer leurs pratiques, en travaillant sur l’intérêt de concilier agriculture durable et production d’eau potable, en arrêtant des épandages de nitrates et phytosanitaires lorsque la qualité des eaux d’un captage est en jeu, que nous serons responsables.

    Informer les populations !

    Il faut enfin que la CREA assure pleinement sa mission d’information auprès des consommateurs sur la qualité de l’eau, plutôt que de dire toujours que « tout va bien Madame la marquise ». L’obligation d’informer la population en cas de dépassement de normesprévue par l’Europe n’est pas remplie sur notre agglomération, qui se réduit aujourd’hui à une simple précision sur la facture d’eau, plusieurs mois après la pollution…

    Pour le groupe des élu-es EELV de la CREA

    Le président, Cyrille MOREAU

     

    1 : http://www.eaufrance.fr (cliquer sur « eau potable » dans la colonne de droite, puis sélectionner la ville de Fontaine sous Preaux, puis choisir les bulletins par date) ouhttp://www.sante.gouv.fr/resultats-du-controlesanitaire- de-la-qualite-de-l-eau-potable.html (cliquer sur la carte, sélectionner la ville de Fontaine sous Preaux, puis choisir les bulletins par date)

    Bulletin du 8/12 : Conformité : Conclusions sanitaires : Eau non conforme aux exigences de qualité pour le Chlortoluron et l’Isoproturon. Cette analyse fait partie d’un suivi renforcé mis en pl ace en concertation avec la collectivité ; Conformité physico-chimique : non ; Chlortoluron : 0,978 μg/l (≤ 0,1 μg/l).

    2 : Bulletins des années précédentes 8/12/2011 : chlortoluron à 0,978μg/L et isoproturon à 0,170μg/L ; 15/12/2010 : chlortoluron à 0,030μg/ ; 17/11/10 chlortoluron à 0,766μg/L et isoproturon à 0,095.

    3 : Directive 98/83/CE du conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine : « Tout État membre qui a recours aux dérogations prévues par le présent article veille à ce que la population affectée par une telle dérogation soit informée rapidement et de manière appropriée de la dérogation et des conditions dont elle est assortie. »

     

  15. Eva Joly : « l’écologie ouvre un nouveau chemin pour créer un million d’emplois »

    Ce vendredi 13 janvier, Eva Joly est allée à la rencontre des salariés de M-Réal en Haute-Normandie, qui s’opposent à la fermeture de leur usine rentable et défendent sa conversion écologique. La candidate des écologistes y a développé son Pacte Ecologique pour l’emploi.

     

     

     

    « La France poursuit des mirages et des impasses pour répondre au chômage, à commencer par l’espérance vaine d’une croissance retrouvée. La réponse des écologistes pour créer un million d’emplois, c’est l’économie verte et le vivre mieux, c’est l’économie de proximité, c’est le retour du long terme dans l’économie par la rénovation du dialogue social. En changeant de perspective, de modèle, nous montrons aujourd’hui que nous sommes les seuls à ouvrir le chemin pour créer de nouveaux emplois », a déclaré Eva Joly.

    Le Pacte Ecologique pour l’Emploi repose sur cinq piliers :

    – la création net d’un million d’emplois d’ici 2020 par la transition écologique (voir sur http://evajoly2012.fr/files/2012/01/1-million-def-ok.pdf) ;
    – le développement d’une économie de la proximité par un plan de développement pour les entreprises locales et un engagement national en faveur de l’Economie Sociale et Solidaire
    – la protection des salariés et des entreprises contre la logique financière de cour terme, en donnant aux salariés la moitié des sièges dans les conseils d’administration et un droit de préemption sur leur entreprise si elle est condamnée à la fermeture.
    – le « travailler mieux pour travailler tous », en donnant aux salariés un droit d’opposition à toute mesure d’organisation du travail qui pourrait mettre en danger la santé au travail, et en ouvrant un dialogue national sur le partage du temps de travail
    – la préférence sociale et environnementale, en Europe et à ses frontières.

    «  J’ai tenu à présenter ce pacte avant le sommet social décrété par Nicolas Sarkozy, qui est l’exemple même d’une politique de coups sans lendemains. Dans cette campagne, je ne serai pas une marchande d’illusions. Je ne vous mentirai pas. Je propose ce que je peux tenir en fonction du principe de responsabilité » a poursuivi Eva Joly.

    Le discours d’Eva Joly est accessible  sur son site :
    http://evajoly2012.fr/2012/01/13/discours-deva-joly-sur-le-pacte-ecologique-pour-lemploi/

  16. Projet Genesis : ce n’est pas à la Région Haute-Normandie de financer ces recherches !

    Alors que Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, vient aujourd’hui rencontrer les responsables du projet Genesis à Saint-Etienne-du-Rouvray, les élu-e-s EELV de la Région Haute-Normandie reviennent sur les raisons qui les ont amenés à se prononcer contre le soutien de la Région à ce projet en commission de sélection APE (Appel à Projets Energies).

    Ce projet d’analyse des matériaux irradiés issus de l’industrie électronucléaire ne répond aucunement aux enjeux et objectifs de l’APE, mis en place par la Région Haute-Normandie depuis 2011. Cet appel à projets régional s’inscrit en effet « dans la continuité du Plan Climat-Energies et traduit la volonté de la Région de stimuler la croissance économique, soutenir l’innovation et permettre la conversion technologique et écologique de notre économie »[1].

    Or le projet Genesis va dans le sens de la prolongation de la durée de vie des centrales et des recherches sur l’hypothétique « quatrième génération de centrales », à savoir celles qui utiliseraient la fusion, comme ITER, qui à elle seule devrait déjà coûter plus de 7 milliards d’euros aux pays européens engagées dans ce projet, et auquel sont opposés plusieurs grands scientifiques, dont deux prix Nobel français, Pierre Gilles de Gennes et Georges Charpak.

    En outre, comme les vice-présidents EELV Claude Taleb et Véronique Bérégovoy l’ont écrit au président de la Région Alain Le Vern, dans un courrier en date du 20 décembre 2011, ce type de projet de recherche fondamentale devrait être soutenu, outre l’Etat, par d’autres partenaires financiers que la Région, à savoir le CEA, dont c’est la mission, Areva ou EDF. Or pour l’instant, il semble que seul ce dernier se soit engagé, sur le papier, à soutenir financièrement – très modestement – ce projet, alors que ce sont quand même ces acteurs qui sont concernés au premier chef par ces recherches !

    Alors que la très grande majorité des financements consacrés à la recherche sur les énergies est au niveau national mobilisée par le nucléaire, et que l’on assiste à une contraction des moyens publics à cause de la crise, il est capital qu’au niveau régional les initiatives du type de l’Appel à Projets Energies soient consacrés uniquement à soutenir le développement des filières émergentes que sont les énergies renouvelables et les économies d’énergies, pour que nous commencions enfin, réellement, à construire la conversion écologique de notre économie.

    David Cormand, 
    Président du groupe des Europe Ecologie – Les Verts à la Région Haute-Normandie

    [1]Extrait de la délibération « Appel à projets Energies » de la commission permanente du 24 janvier 2011.

     

    Contact :
    Groupe des élus Europe Ecologie à la Région Haute-Normandie
    12, avenue Aristide Briand – 76000 Rouen
    Tel : 02 35 89 01 75
    europeecologie.crhn@wanadoo.fr

  17. Les candidatures EELV aux législatives des 10 et 17 juin prochains

    Liste officielle de nos candidats aux élections législatives des 10 et 17 juin prochain

    Département de la Seine-Maritime

    76-1 Stéphane Martot – Suppléante : Marie-Hélène Lemoine
    76-2 Véronique Moinet  – Suppléant : Jacques-Antoine Philippe – Candidature d’union EELV-PS
    76-3 Jean-Pierre Lancry  – Suppléante : Fatima El Khili
    76-4 Claire Lutz  – Suppléant : Guillaume Blavette
    76-5 Marie-France Persil  – Suppléant : Jean-Louis Michaux
    76-6 Frédéric Weisz  – Suppléante : Evelyne Detournay
    76-7 Marie-Hélène Boileau  – Suppléant : Michel Coletta
    76-8 Pierre Dieulafait  – Suppléante : Catherine Mocquard
    76-9 Alain Plantaz  – Suppléante : Régine Debris
    76-10 Jolanta Avril  – Suppléant : Daniel Pitteloud

    Département de l’Eure

    27-1 Michel Champredon – Candidature d’union PRG – PS – EELV
    27-2  Ludovic Lesage – Suppléante : Catherine Fenault
    27-3 Rebecca Armstrong  – Suppléant : Frédéric Lamblin
    27-4 Laetitia Sanchez  – Suppléant : René Bodineau
    27-5 Jérôme Bourlet – Suppléante : Martine Séguela – Candidature d’union EELV-PS

    Myriam Toulouse – Porte parole 76

    Thierry Lavallé – Porte parole 27

  18. LE soutien d’Eva JOLY aux salariés de PETROPLUS de Petit-Couronne

    Eva JOLY a rencontré ce mardi 10 janvier 2012 l’intersyndicale et les salariés de PETROPLUS avec la délégation Europe Ecologie – les Verts de Haute-Normandie.

    Eva Joly, candidate EELV à la présidentielle rencontrait hier matin l’intersyndicale de la raffinerie Pétroplus au côté de la délégation d’Europe Ecologie – Les Verts de Haute-Normandie réunissant Claude Taleb (conseiller régional EELV), Jean-Michel Bérégovoy et Pierre Louvard (élus EELV de Rouen), Myriam Toulouse, (porte parole EELV 76) et Claire Lutz (candidate aux élections législatives).

    En apportant tout son soutien aux salariés en grève de la raffinerie, Eva Joly a abordé avec eux l’avenir du site.

    Pour le raffinage en France

    Eva Joly a défendu le raffinage du pétrole en France devant l’intersyndical de la raffinerie Pétroplus.

    « Aussi longtemps qu’il y aura des moteurs à explosion et une industrie pétrochimique nous aurons besoin de raffineries en France », a-t-elle déclaré.

    Eva Joly se positionne pour que les produits pétroliers soient raffinés « sur place » plutôt qu’ils passent « leur temps à traverser les océans ».

    Toutefois elle a rappelé que « Nous, écologistes, nous menons une lutte pour qu’on roule moins en automobile, qu’ily ait plus de covoiturage, et plus de transports en commun » et que « la réduction de la capacité de raffinage était inéluctable ».

    Ainsi, la candidate écologiste prône une « reconversion » des salariés qui permettrait de garder les compétences en France.

    Pour une taxe européenne des produits raffinés importés

     Eva Joly a ajouté que les écologistes défendaient, comme l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC, la création d’une taxe européenne sur les produits raffinés importés de pays « qui ne respectent pas le droit syndical et les règles environnementales ».

    Pétroplus, une entreprise « opaque »

    Eva Joly a dénoncé Pétroplus, entreprise opaque, qui a son « siège à Zoug, ville suisse de 20.000 habitants et de 200.000 entreprises, où il est très difficile de connaître la véritable identité des actionnaires parce qu’ils se cachent dans un paradis fiscal ».

    Elle n’épargne pas pour autant l’entreprise Shell qui selon elle, a « cédé la raffinerie de petit Couronne à Pétroplus en 2008 afin de se dédouaner de ses responsabilités sociales et environnementales. L’entreprise Shell représente 30 milliards de résultats nets par an, elle pourrait donc prendre à sa charge les plans sociaux et la dépollution du site, notamment celle de la nappe phréatique ». Ainsi la candidate Eva Joly appelle le gouvernement à contrainte Shell à assumer ses responsabilités. 

    100 % pour la grève

    Rachetée en 2007 par Pétroplus à Shell, la raffinerie de Petit Couronne doit faire l’objet d’une «reconfiguration » qui pourrait se conclure par l’arrêt de la fabrication d’huiles et la suppression de 120 des 550 emplois du site. Pour pouvoir reprendre son activité l’entreprise doit trouver 1 milliard d’euros.

    Les salariés défendent la sauvegarde de notre indépendance énergétique ce qui permet le maintien de 4 à 5 millions d’emplois en France.

    Ils défendent le principe de la co-génération qui permet de diminuer de 20 à 30 % la pollution de l’air et d’autant le coût énergétique. 

    Réunis ce mardi midi en AG – comme tous les jours – les salariés ont voté à 100% pour la continuation de la grève, le maintien des stocks à l’intérieur de l’usine et une action « choc » organisée en commun avec d’autres syndicats de la région.

     Une action commune est prévue le 18 janvier avec les salariés de M-Real, l’usine d’Alizay qui accueillera vendredi Eva Joly. Elle y rencontrera les salariés et présentera le « Pacte sur l’emploi » d’Europe Ecologie Les Verts.

     

     

  19. Menace sur les emplois à la raffinerie PETROPLUS de Petit-Couronne : l’avenir ne se décide pas «entre Noël et Jour de l’an»

    Eva JOLY sera chez PETROPLUS demain mardi 10 janvier afin de rencontrer l’intersyndicale puis pour un point presse.

    Europe Ecologie – Les Verts de Haute-Normandie affirme son entière solidarité avec les salariés de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne dont les emplois sont aujourd’hui menacés. Ce n’est pas aux salariés de payer l’imprévoyance industrielle et financière qui conduit à faire face, dans la précipitation et l’impréparation, au risque de fermeture de l’une des plus anciennes raffineries françaises.

    L’épuisement progressif des réserves de pétrole, l’augmentation de son coût et la baisse des consommations sont des mécanismes inéluctables, connus et attendus. Les grands groupes pétroliers, en se séparant de leurs raffineries, comme SHELL ici en 2008, ont anticipé ces tendances mais sans assumer jusqu’au bout leurs responsabilités sociales et environnementales vis-à-vis des hommes et des sites. La vente ne doit pas les exonérer de leur implication historique, notamment face au coût exorbitant que coûterait la dépollution de ce site de 225 hectares en bordure de Seine, en cas d’arrêt brutal de la production.

    Tant que l’on utilisera localement des produits issus du pétrole, il est important de maintenir sur place, une capacité de raffinage de haute qualité sociale et environnementale, à proximité des consommateurs. Pour cela, il faut préserver l’emploi et les compétences, adapter l’outil de production et garantir une protection renforcée de la nature et des habitants. S’il y a distorsion de la concurrence avec des pays exportateurs aux normes moins avancées, il est nécessaire de la rééquilibrer par un dispositif d’ajustement aux frontières de l’Union Européenne. Les fonds collectés serviront, aussi, à améliorer les conditions sociales et environnementales chez ces partenaires.

    Mais pour parvenir à de vraies solutions d’avenir, il faut  s’engager, dès maintenant, sur la voie de la  transition écologique. EE-LV appelle depuis longtemps à amorcer la conversion énergétique et industrielle de l’appareil de production haut-normand, seule capable de sauver durablement les sites, les emplois et les savoir-faire et indispensable pour répondre aux enjeux du XXIème siècle.
    Le débat doit s’engager rapidement avec les pouvoirs publics en s’appuyant sur la participation active des salariés pour permettre une transition progressive, sérieuse et efficace.

    Laetitia SANCHEZ
    Secrétaire régionale EELV Haute-Normandie

    Myriam TOULOUSE
    Porte parole EELV – 76

    Claude TALEB
    Conseiller régional EELV Haute-Normandie
    Vice-Pdt délégué à l’économie des territoires

  20. Le 23 janvier 2012 à Rouen : présentation des résultats de l’expertise complémentaire sur la LNPN demandée par le groupe EELV

    Une réunion publique supplémentaire se tiendra à Rouen le 23 janvier (Halle aux Toiles, 19h-22h).
    Suite à la proposition conjointe des groupes EELV d’Ile de France, de Basse et de Haute Normandie, la Commission nationale a accepté le principe d’études alternatives d’infrastructures. Cette étude confiée au cabinet BG, porte sur les améliorations qui peuvent être apportées au réseau actuel à l’ouest de Mantes-la-Jolie et sur le potentiel de la ligne ainsi rénovée.
    Il s’agit d’évaluer l’évolution de la fréquence des trains et les gains de temps que pourraient apporter des travaux de modernisation, leurs coûts et les délais de réalisation.
    EELV se satisfait que la Commission nationale du débat public (CNDP) ait accepté que ces études complémentaires soient menées afin de vérifier la pertinence de l’alternative qu’ils proposent pour répondre aux enjeux de modernisation et de régularité de la ligne.
    Dans le cahier d’acteur inter-régional d’Europe Ecologie Les Verts, lancé le 18 octobre dernier au Havre, les écologistes revendiquent en effet leur préférence pour un train du quotidien plutôt que pour la grande vitesse.
    Dans le débat public sur le projet LNPN (Ligne Nouvelle Paris Normandie), les élus EELV normands et franciliens se sont démarqués de l’unanimiste ambiant règnant autour du dossier. « La priorité n’est pas de gagner du temps, mais bien d’apporter des réponses aux besoins des usagers amenés à se déplacer quotidiennement ».
    Les écologistes critiquent le projet tel qu’il a été soumis au débat et la démarche qui le sous-tend. « Ce projet est une opération de communication politique pour faire bien, pour faire chic, alors qu’on sait qu’il ne se fera pas », a affirmé Cécile Duflot au Havre le 18 octobre. Ils estiment que la facture serait « insoutenable », qu’elle serait répercutée sur l’usager et nécessiterait inévitablement un recours au privé.
    Ils assurent que malgré l’ampleur des investissements qui devraient être engagés, les bienfaits restent à démontrer, sauf pour quelques-uns. « De telles lignes n’irriguent pas un territoire mais profitent aux pôles qui sont à chaque bout en laissant un désert entre les deux », prédisait Cécile Duflot.
    En résumé, les écologistes estiment que le projet « pharaonique » de ligne nouvelle n’’est justifié que par « l’obsession d’aller plus vite alors que les usagers eux voudraient surtout arriver à l’heure et dans des conditions de confort moins dégradées ». Ils estiment qu’il s’agit d’un projet « dépassé » construit sur « l’imaginaire de la grande vitesse » et fondées sur « les idées de 1980″ plutôt que sur « les problèmes de 2020″.
    Les écologistes ne jugent ainsi « indispensable » qu’une ligne nouvelle qu’entre Paris et Mantes-la-Jolie, afin de séparer le trafic banlieue du trafic normand. Pour la plus grande partie de la ligne, ils plaident pour améliorer l’existant, acceptant cependant le principe d’une gare nouvelle à Rouen pour décongestionner ce noeud ferroviaire saturé. Ils assument le fait que, dans leur version, le gain de temps soit modeste (Le Havre se retrouverait à 1h45 de Paris contre 1h15 dans le projet soumis au débat et 2h05 aujourd’hui).
    Ils estiment qu’avec cette approche modeste, il sera possible de réduire considérablement la facture, évaluée entre neuf et quinze milliards d’euros, et de consacrer l’argent ainsi économisé à l’amélioration des relations entre les bassins de vie normands et entre la Normandie et les régions voisines. Ils évoquent en particulier la remise à niveau des lignes Caen-Rennes, Rouen-Caen ou encore Bréaute-Fécamp ou Rouen-Dieppe.

  21. Projet 2012 : « Vivre mieux : vers la société écologique »

    Projet 2012

    UN FUTUR SOUTENABLE : RÉDUIRE NOTRE EMPREINTE ÉCOLOGIQUE, PROTÉGER LES BIENS COMMUNS, RÉPONDRE AUX BESOINS HUMAINS FONDAMENTAUX.

    1 SE LIBÉRER DE LA DÉPENDANCE AUX ÉNERGIES FOSSILES ET AU NUCLÉAIRE
    I➤ Une transition à l’échelle internationale et européenne
    II➤ Une programmation nationale pour les économies d’énergie
    III ➤ Des investissements forts dans la réhabilitation des bâtiments
    IV ➤ Une réorientation de la politique des déplacements
    V➤ Sortir du nucléaire d’ici 2031
    VI➤ Développer les énergies renouvelables
    VII ➤ Organiser et financer la transition énergétique

    2 NATURE, EAU, AGRICULTURE, ALIMENTATION, SANTÉ, LOGEMENT : AU CŒUR DE NOTRE PROJET
    I➤ Protéger et restaurer la nature, respecter l’animal
    II➤ Une eau de qualité pour tou-te-s
    III ➤ Une forêt mieux protégée, gérée durablement
    IV ➤ Un pacte pour une agriculture écologique
    V➤ Contre la faim et la malbouffe, manger tou-te-s et manger mieux

    VI ➤ Une politique de santé contre l’épidémie de maladies chroniques
    A. LES PRIORITÉS DE L’ÉDUCATION À LA SANTÉ ET LA PROMOTION DE LA SANTÉ.
    B. LA SANTÉ ENVIRONNEMENTALE ET AU TRAVAIL
    C. SOIGNER AUTREMENT
    D. PRÉVENIR LES DÉPENDANCES
    E. COMBATTRE LES LOBBIES

    VII ➤ Un logement pour chacun-e, l’habitat choisi pour tout-te-s
    A. FACE À L’URGENCE : UN LOGEMENT, C’EST UN DROIT !
    B. FACE À LA PÉNURIE DE LOGEMENTS, CONSTRUISONS PLUS ET MIEUX !
    C. GARANTIR UN MEILLEUR ACCÈS AU PARC SOCIAL
    D. RÉGULER LE PARC LOCATIF PRIVÉ, FAIRE BAISSER LES PRIX
    E. INSTAURER UNE NOUVELLE ORGANISATION URBAINE POUR UNE VILLE VERTE

    VIII ➤Déchets : réduire, recycler, réutiliser

    UNE ÉCONOMIE ÉCOLOGIQUE AU SERVICE DES POPULATIONS ET DES TERRITOIRES

    1 LIBÉRER L’ÉCONOMIE DE LA FINANCE

    2 RELOCALISATION DE L’ÉCONOMIE POUR DES EMPLOIS DURABLES ET DE QUALITÉ.
    I ➤ Vers l’écologie industrielle, pour l’industrie écologique
    II➤ Créer,maintenir ou développer l’activité en soutenant TPE, artisans et PME

    3 TRAVAILLER TOU-TE-S ET TRAVAILLER MIEUX
    I ➤ Travailler tou-t-es
    II ➤ Travailler mieux

    4 UN REVENU MAXIMUM, UN REVENU DÉCENT… VERS UN REVENU D’EXISTENCE

    5 DES FINANCES PUBLIQUES AU SERVICE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE
    I➤ L’impôt : plus simple, plus juste, plus écologique
    II➤ Dette et déficits : les réduire fermement mais au bon rythme
    III ➤ La dette privée encadrée et sous contrôle

    6 DES TERRITOIRES SOLIDAIRES
    I➤ Un service public efficace
    II➤ Développer l’économie sociale et solidaire
    III ➤ Des villes écologiques
    IV ➤ Une autre politique des quartiers populaires
    V ➤ Des territoires ruraux vivants
    VI ➤ La mer et le littoral, objets d’un soin constant
    VII ➤ Une ambition forte pour la montagne
    VIII ➤ Outremer : en finir avec la république coloniale, vers la responsabilité et le développement durable !
    IX ➤ Corse : une île exemplaire
    X ➤ Un tourisme écologique équitable

    LE MIEUX VIVRE POUR TOU-TE-S

    1 EDUCATION : POUR UNE “SOCIÉTÉ ÉMANCIPATRICE”
    I➤ Combattre les inégalités dès la petite enfance
    II ➤ Faire sa place à l’école fondamentale
    III ➤ Pas de jeune de 16 à 25 ans sans solution
    IV ➤ La formation, c’est tout au long de la vie
    V➤ Rendre l’école à celles et ceux qui la vivent
    VI ➤ Garantir aux enseignants la maîtrise de leur métier
    VII ➤ Pour un véritable service public de l’enseignement supérieur

    2 SAVOIRS ET RECHERCHE : UNE POLLINISATION RÉCIPROQUE SCIENCE / SOCIÉETÉ
    3 VERS L’AUTONOMIE DE LA JEUNESSE
    4 OUVRIR DES CHOIX À NOS AÎNES
    5 DU SPORT BUSINESS AU SPORT POUR TOUTES ET TOUS
    6 POUR UNE ÉCOLOGIE DE L’ART ET DE LA CULTURE
    7 LA PUBLICITÉ REMISE À SA PLACE

    UNE SOCIÉTE OUVERTE, D’ÉGALITÉ, DE DROITS ET D’ÉMANCIPATION

    1 POUR UN STRICT RESPECT DE L’ÉGALITÉ.
    I ➤ L’égalité femmes – hommes au cœur de la transformation de la société
    II➤ Lesbiennes, gays, bi, trans et hétéros : mêmes droits, mêmes lois
    III ➤ Une pleine citoyenneté pour les personnes en situation de handicap
    IV➤ Une politique décloisonnée et globale
    de lutte contre les discriminations

    2 UNE POLITIQUE DES MIGRATIONS RESPECTUEUSE DES DROITS
    3 UNE AUTRE POLITIQUE POUR LES FRANÇAIS ETABLIS HORS DE FRANCE
    4 UNE JUSTICE ÉEQUITABLE, ACCESSIBLE ET EFFICACE
    5 METTRE L’HUMAIN AU CŒUR DE LA POLITIQUE DE SÉCURITÉ
    6 PRISON ET PEINES : LA RÉINSERTION SEULE SOLUTION JUSTE ET RÉEALISTE

    UNE SIXIÈME RÉPUBLIQUE DANS UNE EUROPE FÉEDERALE

    1 LA 6e RÉPUBLIQUE POUR LA TRANSFORMATION ÉCOLOGIQUE DE LA SOCIÉTÉ
    I ➤ Revivifier la représentation politique
    II➤ Restaurer la responsabilité politique et protéger les droits fondamentaux : une République parlementaire
    III ➤ Une justice indépendante
    IV➤ Une 3e étape de la décentralisation : vers le fédéralisme différencié
    V➤ Une démocratie réelle associant les citoyens et garantissant les contre-pouvoirs
    VI ➤ Assurer l’indépendance des médias, défendre la liberté d’informer et soutenir la création audiovisuelle

    2 RELANCER LE RÊVE EUROPÉEN
    I➤ Une Europe engagée sur la voie de la transformation écologique et sociale
    II➤ Une Europe fédérale, démocratique et citoyenne
    III ➤ Une Europe solidaire

    VERS UN MONDE DE PAIX ET DE JUSTICE

    1 UNE NOUVELLE ARCHITECTURE INTERNATIONALE
    2 UN MONDE SOLIDAIRE ET RESPONSABLE
    3 UNE RÉFORME RADICALE DE L’AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT
    4 UNE POLITIQUE DE DÉFENSE EN ACCORD AVEC L’ÉCOLOGIE POLITIQUE
    5 UNE PLANÈTE PACIFIÉE

  22. Eva Joly : « Après Durban, il faut un sursaut citoyen »

     

    La 17 eme conférence de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques s’est achevée ce matin. Le texte adopté est en dessous du minimum acceptable, tout juste sauve t’on un Protocole de Kyoto vidé de ses acteurs principaux et le principe de continuer à travailler sur un nouvel instrument légal. Pour Eva Joly, candidate Europe Ecologie – Les Verts à l’élection présidentielle :

    «  C’est un échec collectif des dirigeants mondiaux. A cause leur incapacité à s’accorder depuis Copenhague, nous vivons un moment dramatique, le danger climatique grandit. »

    Certains pays portent une lourde responsabilité, en particulier les Etats-Unis. Si l’Union Européenne a eu un comportement positif, elle doit résister aux tentations de maquiller ses objectifs de réduction des gaz à effet de serre, en renonçant à ses « droits d’émission » passés.

    « L’Europe doit renforcer son ambition climatique. J’appelle tous les candidats à la présidentielle à s’engager sur un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre françaises de 30% d’ici 2020. »

    L’incapacité à transcender les intérêts particuliers de certains grands états ou acteurs économiques détruit peu à peu la mobilisation internationale sur le climat. Nous sommes très loin de l’engagement de stabilisation du réchauffement à +2°C. Les scientifiques, les ONG, les fédérations de gouvernements locaux, la mobilisation citoyenne… rien ne semble pouvoir sortir la négociation Climat de l’ornière depuis Copenhague.

    « Le processus de négociation ne va pas assez vite pour faire face à l’urgence climatique. Le nier n’est pas la solution et nous condamnerait à la désespérance des peuples. Il est encore temps : la Convention climat de l’ONU est née en 1992 à Rio. En juin, vingt ans après, les dirigeants du monde y ont de nouveau rendez vous. Après Durban, il faut un sursaut citoyen pour que Rio+20 retrouve l’esprit de Rio »

     

  23. La réforme de la Politique Agricole Commune – PAC

    Le vendredi 9 décembre dernier, la Commission régionale Agriculture d’EELV Haute-Normandie a organisé un colloque sur le thème :

    « Réforme de la PAC – Impacts et propositions pour notre région ».

    En attendant les Actes qui seront disponibles sur demande auprès de notre siège régional, vous trouverez d’ores-et-déjà, ci-dessous, les synthèses des interventions de

    Régis HOCHART, Représentant de la Confédération Paysanne au Conseil Economique, Social et Envisonnemental (CESE)

    François MERLE, Agroéconomiste, ESITPA Rouen

    Samuel FERET, Coordinateur du Groupe PAC 2013.

    Colloque_Régis Hochart

    Colloque_François Merle

    Colloque_Samuel Feret

    Enfin, vous pouvez également télécharger les documents distribués lors du colloque :

    Synthèse du rapport du CESE-Pac-Mai2011-RH

    EurodéputésEELV_note réforme PAC_fév2011

    Fiche descriptive PAC_RH_colloque

    Synthèse-Propositions_Groupe PAC 2013

  24. Décès de Michel Bérégovoy

    Michel Bérégovoy, qui fut Député socialiste de Rouen, Conseiller général de Seine-Maritime dans le 7ème canton, et adjoint au maire de Rouen chargé des affaires sociales, est décédé ce samedi 10 décembre 2011. Les  élus écologistes qui ont travaillé avec lui à l’époque ont apprécié ses qualités d’homme de dialogue.

    Par son parcours de militant syndical, puis d’élu socialiste, Michel Bérégovoy aura été un élu proche de ses concitoyens, partageant avec eux une vie simple et œuvrant à mettre au cœur de son engagement l’exigence de justice sociale.

    Nous présentons à sa famille nos sincères condoléances et témoignons à son fils Jean-Michel, notre camarade, notre soutien et notre affection.

    EELV Haute-Normandie

    Comité EELV de Rouen

    Groupe des Elu-e-s EELV à la Mairie de Rouen

    Groupe des Elu-e-s EELV à la CREA

    Groupe des Elu-e-s EELV à la Région Haute-Normandie

  25. La violette et le 35 tonnes : le futur contournement de Romilly-sur-Andelle est déclaré d’utilité publique et piétine une zone classée Natura 2000

    Sur le site présentant la commune de Romilly-sur-Andelle, on peut lire que « Romilly sur Andelle offre un site touristique agréable, encaissée dans la Vallée de l’Andelle, dont les principaux atouts sont la Colline des 2 Amants, les bois, la rivière Andelle, et les contreforts de la forêt de Lyons la forêt. (…) Ce site est protégé, les Violettes de Rouen en parsèment les pentes. »
    La Violette de rouen (Viola hispida), comme la Biscutelle de neustrie (Biscutella neustriaca), est une espèce en voie d’extinction, protégée par la loi française depuis 1992 comme « espèce vegétale d’intérêt communautaire prioritaire nécessitant une protection stricte ». Elle n’est présente aujourd’hui (à l’échelle mondiale) que dans trois communes de la région rouennaise, sur les terrains crayeux du val de Seine, et en 2006 il en subsistait moins de 2000 pieds.
    Depuis 1992 et le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, un réseau européen appelé « Natura 2000 » a été mis en place pour assurer la conservation des habitats naturels de la faune et de la flore sauvages (directive habitat, faune, flore). La France a ratifié cette directive européenne en 1996.
    En haute-Normandie, c’est le Conservatoire des Sites Naturels qui gère la quasi totalité des populations sauvages de Violette de Rouen.

    Le projet d’itinéraire de délestage

    Depuis 1990, des réunions de concertation entre le département et les communes de Romilly sur Andelle, Pont-saint-Pierre et Douville sur Andelle sont menées afin de rendre les échanges routiers plus fluides. L’objectif du projet est de permettre un contournement du centre des communes précitées.
    Concrètement, il consiste à la création d’une route qui bifurque de la RD 321 entre les communes de Pitres et de Romilly sur Andelle, traverse la vallée de l’Andelle jusqu’à la RD 19 puis longe le coteau calcaire en remontant vers Pont-Saint-Pierre et Douville sur Andelle pour rejoindre le tracé de la RD 321.
    Le maire de Vandrimare (commune voisine) et conseiller général Jacques Poletti soutient ce projet de réaménagement.
    Pourtant, ce projet est particulièrement destructeur pour l’environnement et a reçu les avis défavorables des autorités publiques (DREAL -Direction Régionale de l’Environnement-, DDAF – Direction de l’Eau et des Forêts).
    Ces positions clairement défavorables s’expliquent par le fait que :
    • le projet de route traverse le lit majeur de l’Andelle comprenant des prairies pâturées (zones humides) et le lit mineur de l’Andelle
    • le projet longe le coteau calcaire, qui est un site Natura 2000 où ont été répertoriées plusieurs espèces protégées (violette de Rouen, biscutelle de Neustrie, lézard des murailles, grenouille verte…), dont certaines ont un caractère emblématique, étant strictement endémiques
    • le projet impacte plusieurs périmètres rapprochés de captage pour l’alimentation en eau potable
    Ainsi il provoquera une artificialisation du lit mineur des berges de l’Andelle, un déclassement de la qualité de l’eau incompatible avec la Directive-cadre sur l’eau, augmentera la vulnérabilité des captages d’eau potable, dégradera les habitats et les espèces du site Natura 2000….
    Par ailleurs, le dossier préalable à la déclaration d’utilité publique soumis aux autorités a été considéré comme manifestement insuffisant (pas de référence au site inscrit des falaises d’Andelle et Seine, pas d’inventaire des zones humides, pas d’inventaire de certaines espèces protégées, pas d’évaluation des impacts des polluants générés par le trafic routier sur la qualité de l’eau, etc.).
    Malgré les tentatives de compléments, le dossier a reçu un avis défavorable en 2006, 2007 et enfin en 2009.
    Extrait de l’étude d’impact, valant rapport d’évaluation environnementale, en date du 5 août 2010 : « Compte tenu de la richesse des milieux naturels dans le secteur en cause (reconnue par le maître d’ouvrage), il aurait été nécessaire de présenter dans le dossier une analyse détaillée de la structure et des fonctionnalités de la structure et des fonctionnalités des milieux naturels en recherchant systématiquement les éléments pouvant influer sur la répartition et le développement de certaines espèces : corridors, obstacles, fragmentation de l’habitat, zones tampons, etc., ce qui est indispensable pour l’appréciation des impacts, de leur réduction et de leur compensation. Par exemple le maître d’ouvrage a décidé de réaliser des crapauducs pour permettre le passage des amphibiens, espèces protégées, sous la route. Cette mesure serait pertinente dans son principe mais on ignore si sa mise en oeuvre est fondée sur une observation objective d’un couloir de migration opérée au moment opportun (mars ou avril). » Mais peut-être cette observation a-t-elle été menée au printemps 2011 ?
    Ce dossier est soumis à la surveillance attentive de l’association de protection de la nature et de l’environnement (APNE) du canton de Fleury sur Andelle et son vice Président M. Alain Bourdon.
    Cette attention a été soulignée à plusieurs reprises dans le projet « compte tenu du risque important de recours, les associations de protection de l’environnement suivent avec attention l’état d’avancement de ce dossier) », « ce dossier est d’autant plus indispensable que l’association Haute-Normandie Nature Environnement souhaite remettre en cause le projet par la voie d’une saisine de la commission européenne.»
    Source : Les Hérissantes, N°19 – Janvier 2010 – Bulletin de liaison des associations membres de Haute-Normandie Nature Environnement

    Le 19 octobre 2011, Fabienne Buccio, Préfète de l’Eure, publie un arrêté portant déclaration d’utilité publique du projet (paru au journal officiel le 17 novembre)

    Cet arrêté considère l’intérêt que représente le projet concernant l’amélioration du trafic routier et le développement économique de la Vallée de l’Andelle.
    Il est vrai que la situation économique de la vallée de l’Andelle est réellement préoccupante, avec les suppressions d’emplois massives chez l’équipementier automobile Sealinx à Charleval (ex-Metzeler), chez Holophane aux Andelys, Tyco à Val-de-Reuil, Bosch aux Damps, Henkel à Louviers, et la fermeture programmée du site de M-Real à Alizay. Tout cela entraîne de lourdes difficultés sociales pour les familles, et des difficultés économiques pour les commerçants, les artisans, les communes.
    Nous sommes conscients qu’un plan de réindustrialisation est nécessaire dans cette partie de la région. Démonstration a été faite qu’une conversion écologique était possible avec le projet porté par les salariés de M-Real, proposant une mutation écologique du site industriel : création d’un pôle biomasse pour l’Axe Seine et mise en place d’une filière de fabrication de papier recyclé. Des alternatives viables sont possibles.
    L’itinéraire de délestage : un alibi pour réaliser la liaison A28-A13
    Pourquoi les écologistes s’opposent-ils aux projets de contournements routiers ? (texte inspiré de la motion sur le Grand Contournement Ouest de Strasbourg, votée à l’unanimitié du Conseil Fédéral d’Europe Ecologie Les Verts, le 20 novembre 2011)
    L’accessibilité routière aux grandes agglomérations est un problème récurrent qui ne connaît en France qu’une typologie de réponses : les contournements, périphériques et autres rocades. Cette solution est appliquée systématiquement depuis des années sans réduire ni la congestion du trafic aux abords des métropoles, ni les temps de transport ville-périphérie.
    En faisant l’économie d’une réflexion politique globale sur les modalités et les besoins réels en matière de transport, chacun de ces projets contribue à grever un peu plus les finances publiques et à concentrer nuisances sonores et pollution sur les populations vivant en banlieue, aux abords des axes routiers.
    Tous les indicateurs le soulignent, la croissance indéfinie du transport routier est dommageable et à terme impossible. C’est un non sens économique et écologique.
    Dommageable pour les nuisances graves qu’il implique : bruit, pollutions, risques, dégradation du cadre de vie, consommations d’espaces agricoles, naturels et d’énergie avec leur corollaire : aggravation de l’effet de serre et impact sur le dérèglement climatique.
    Cela induit une fragmentation de secteurs naturels et agricoles et entraîne la destruction d’habitats de nombreuses espèces protégées, hypothéquant gravement la survie et le maintien de certaines d’entre elles actuellement en voie d’extinction.
    Des solutions mixtes (transports collectifs et routiers) permettraient de répondre à tous les objectifs de désengorgement, d’amélioration des déplacements et de lutte contre les embouteillages, avec un impact environnemental moindre.
    Considérant que ces projets de contournement ont un impact écologique très négatif sur les territoires agricoles, les paysages et la biodiversité,
    Considérant que ces projets sont emblématiques des trahisons du Grenelle de l’environnement, en utilisant des arguments fallacieux pour imposer de nouvelles constructions routières.
    Considérant que ce projet est un symbole de la politique du tout voiture, et de l’incapacité à réfléchir à de réelles politiques alternatives.
    Considérant qu’il existe des alternatives alliant transports collectifs et optimisation du réseau routier.
    Nous demandons l’abandon de ces projets routiers.

    Des constats justes, mais de mauvaises réponses

    Selon le rapport d’évaluation environnementale du 5 août 2010, l’enquête du trafic routier origine/destination établit qu’environ un tiers du trafic actuel sur la RD321 correspond à du trafic de transit. Le trafic d’échanges représente près des deux tiers des mouvements observés. Néanmoins, l’étude ne permet pas de quantifier les changes entre le secteur de la RD19, où étaient présentes les entreprises aux plus forts effectifs et l’extérieur. « Ainsi il est impossible de projeter la part d’échanges Poids Lourds qui demeurerait sur la section de la RD321 contournée, alors que cette donnée est cruciale en vue de la requalification des centre-bourgs. »
    Le rapport pointe l’insuffisance de l’étude de trafic, qui « n’est pas assez poussée pour appréhender pleinement les impacts du projet. »
    A l’échelle locale, la connaissance des destinations précises du trafic d’échanges Poids Lourds devrait permettre d’évaluer l’impact réel du projet au coeur de Romilly et de Pont Saint Pierre. Or le dossier évalue insuffisamment ces trafics.
    Et à l’échelle des flux de transit et d’échanges, l’ensemble des notes de calcul figurant dans le dossier est basé sur une hypothèse de croissance globale de trafic de 2,5% par an entre 2005 et 2020 puis de 1,25% entre 2020 et 2030. Ce postulat n’est absolument pas étayé et est même contredit par des comptages plus récents. A titre d’exemple, le trafic en entrée ouest de Romilly a connu une stabilité entre 2005 et 2008. Par comparaison, l’Etat, dans ses modèles de trafics, utilise des hypothèses plus basses (en linéaire jusqu’en 2025, +2,1% par an pour les trajets de plus de 20km et 1,25% pour les trajets de moins de 20km, la moitié après 2025).
    En outre, il n’est pas du tout fait mention de l’impact du projet sur de l’induction de trafic (nouveaux trafics en raison de l’amélioration de l’infrastructure) ou du report de trafic (trafic utilisant actuellement d’autres voies mais qui passerait alors par la nouvelle infrastrucutre). Un exemple proche et flagrant en est l’augmentation considérable des véhicules utilisant la sortie de Criquebeuf sur l’autoroute A13, depuis la mise en service du nouveau contournement routier de Pont de l’Arche l’année dernière.
    Un deuxième point flou concerne l’anticipation d’éventuels « besoins futurs ». Toujours selon l’avis de l’autorité environnementale, « l’étude d’impact précise à plusieurs reprises (…) que « étant donné que les besoins futurs risquent de s’accroître, les nuisances iront en s’aggravant si aucun aménagement n’est réalisé. » Mais il n’est pas précisé, ajoute le rapport, pourquoi les besoins futurs de circulation sur la RD 231 vont s’accroître, sauf à anticiper la réalisation (pour le moins incertaine) de projets futurs dans la vallée de l’Andelle. » Faire un projet routier pour ramener l’industrie, au moment où les industries ralentissent voire arrêtent leur activité, n’est-ce pas fuir les vraies questions et les responsabilités, et mettre en quelque sorte la charrue avant les boeufs ?
    Un dernier point concerne l’augmentation de la pollution atmosphérique qu’entraînerait le projet. « En terme d’émission de polluants, le bilan serait nettement défavorable en raison de l’augmentation des vitesses moyennes et donc des consommations énergétiques. Il est indiqué en page G279 que le projet induirait un surcoût énergétique d’environ 16%, ce qui apparaîtrait difficilement acceptable au regard de l’esprit de la loi n°2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la mise en oeuvre du Grenelle de l’Environnement. »
    L’étude précise que les effets des polluants seraient nettement diminués du fait de la diminution sensible de la population exposée. Cela est certes exact pour les pollutions locales (NOx, particules fines, etc.), mais ne pondère en rien le bilan défavorable des émissions de gaz à effet de serre.
    En outre, sur le plan de la protection des espèces endémiques en voie d’extinction, l’étude d’impact prévoit la mise en place d’un suivi en continu de la qualité de l’air, et des mesures en cas de dépassement de seuils pour dévier le trafic et protéger les espèces. Toujours selon l’avis de l’autorité environnementale, « ces dispositions ne paraissent pas réalistes et opérationnelles. »
    En raison de la pollution atmosphérique générée, la circulation prévue de 4108 véhicules par jour dont 418 poids lourds sur la RD 19 ne serait pas sans impact notable sur la conservation de la violette de Rouen située juste en surplomb de la RD.
    En conclusion, le rapport d’évaluation environnementale souligne que ce projet de déviation routière ne prend que très imparfaitement en considération les enjeux exceptionnels du site sur le plan environnemental : paysage renommé de la côte des deux amants, haut lieu de la biodiversité, forts enjeux dans le domaine de l’eau et des milieux aquatiques.
    « La réalisation du projet porterait atteinte de façon notable aux chances de survie de la violette de Rouen, espèce endémique uniquement présente sur trois communes de la vallée de Seine, faisant actuellement l’objet de coûteuses tentatives de sauvetage dans le cadre du programme européen Life. »
    Compte tenu des enjeux concernant le patrimoine naturel et la sécurité, c’est la nature même du projet étudié et de ses impacts – dont certains ne peuvent pas ou très faiblement être efficacement réduits ou compensés dans plusieurs domaines – qui en rend sa réalisation très difficilement compatible avec l’environnement.
    Au cas où le projet routier serait poursuivi, un dossier de demande de dérogation à l’interdiction de destruction des espèces protégées devrait être déposé avant le début des travaux en application des articles L 411-1 et suivants du code de l’environnement.
    Des recours sont en cours, de la part des associations environnementales, par la voie d’une saisine de la commission européenne.
    Europe Ecologie Les Verts adressera aussi un recours auprès de l’autorité supérieure de la ministre de l’Écologie, Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET.
    Lire : l’étude d’impact valant rapport d’évaluation environnementale, par la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement de Haute-Normandie.
    billet publié le 27 novembre 2011 dans saintpierre-express

     

  26. Les monnaies complémentaires, un outil pour la relocalisation et la mutation écologique et solidaire de l’économie

    Nous sommes confrontés à la convergence de trois crises climatique, financière et sociale :

    les déréglements climatiques nous invitent urgemment à la transformation écologique de l’économie dans le sens d’une relocalisation de l’économie, d’un changement d’échelle dans la mise en réseau des expériences de circuits courts et d’économie solidaire.L’Etat, la Région, le Département sont de bonnes échelles où l’on peut créer des dynamiques de cohésion sociale, d’identité partagée pour développer des économies régionales de résilience qui valorisent les savoir faire et potentiels locaux ; une monnaie régionale peut mobiliser ses volontés partagées, les mettre en synergie, mobiliser l’épargne locale, fidéliser et développer des marchés locaux au lieu d’être soumis aux à coups hors sol de l’économie mondialisée dépendante du dollar et de la fluctuation des cours de matières premières ; ce n’est pas un rêve de baba cool écolo c’est une réalité significative en Suisse depuis 75 ans avec le WIR échangé par 70 000 entreprises ; au Japon avec de nombreuses monnaies locales depuis 20 ans, en Allemagne avec les monnaies complémentaires, au Brésil et avec les premières expérimentations de SOL en France ou même les SEL….

    la bulle financière qui rejaillit sur l’économie « réelle » accumule et exporte par le marché des monnaies mondialisées l’endettement des personnes et des Etats dominants. La crise financière n’est pas terminée et nous ne sommes pas à l’abri d’une nouvelle faillite généralisée de grandes banques qui verraient , du jour au lendemain comme en Argentine, la paupérisation des classes moyennes par l’impossibilité des banques de rembourser leurs clients. L’Economie locale et régionale en circuits courts d’échange équitable et solidaire avec une monnaie locale (équivalente à l’ Euro) est une économie de résilience qui permet d’affronter les bouversements mondiaux à venir. Ce n’est pas un repli localiste et autarcique c’est un pied d’une stratégie altermondialiste d’économie plurielle avec des échanges renouvelés entre les territoires et l’émergence complémentaire d’une gouvernance et d’une monnaie mondiale (le « Terra »). »une monnaie nationale complémentaire » de  Philippe Derudder et Andre-Jacques Helbecq Ed Yves Michel, préface de Pierre Rabhi est une proposition élaborée et opérationnelle qui peut faire l’objet du débat présidentielles et du projet 2012 (prochain article, voir http://aises-fr.org/action_citoyenne.html).

    l’explosion des inégalités où l’argent (de moyen d’échange et de compte) transformé en bien propre thésaurisé produit exclusion et misère. Une monnaie locale, une monnaie sociale, une monnaie dédiée peut permettre l’accès aux droits élémentaires et produire de la richesse :

    Le chèque déjeuner, le pass’culture, et pourquoi pas demain la monnaie départementale permettant notamment aux usagers des épiceries sociales d’accéder aussi au bien manger en circuits courts (AMAP, agriculture bio…)tout en permettant une juste rétribution des paysans.

    L’expérience formidable de la ville brésilienne de Curitaba : En 1997 le nouveau Maire se trouve confronté à la misère des favellas sans avoir les moyens de régler le problème sur le fond mais déjà la situation sanitaire est déplorable parce que les véhicules de ramassage municipal des ordures ne peuvent y circuler. Il a fait poser des containers de tri sélectif avec des couleurs différentes à la périphérie des favelas et chaque sac d’ordures triées donnait droit à un ticket de bus de transport public. Puis ce sont des cahiers scolaires qui ont été donné en échange en début d’année et des denrées alimentaires. 70% des foyers se sont investis dans ce programme Et, progressivement cette dynamique d’échange et de solidarité s’est élargie aux questions du chomage, de l’éducation, de la culture. Aujourd’hui à Curitiba, le revenu moyen est 3 fois celui du Brésil et le niveau de vie réel (incluant par exemple des denrées alimentaires )correspond à 5 fois le salaire minimum.

    C’est une autre réalité mais on voit quand même que des formes d’échange (qui correspondent à une monnaie locale) là où l’argent public est rare peuvent créer des dynamiques sociales fortes et de la richesse économique communautaire

    1 / cf  « monnaies régionales » de Bernard Lietaer et Margrit Kennedy Ed Charles Leopold Meyer

    L ‘intérêt et le fonctionnement d’une monnaie complémentaire :

    -c’est l’exemple commercial des cartes grand voyageur de la SNCF ou des miles du transport aérien : ils ont des coûts fixes pour assurer les transports de personnes (matériel, personnels, carburants…) quel que soit le nombre de personnes transportées ; les transporteurs ont bien sûr intérêt à remplir leurs trains et leurs avions ; les cartes SNCF et les miles  aériens donnent accès pour un coût marginal (le prix du repas): remplir les avions et fidéliser les clients est bien plus rentable que de faire payer une place supplémentaire à tarif complet.

    -autre exemple très parlant : les cinémas et les théatres : là aussi des frais fixes (chauffage, personnel, location de film…)qu’il y ait 50 ou 300 personnes dans la salle ; accepter une monnaie complémentaire sociale à tarif réduit permet à la fois l’accès à la culture pour tous et un complément de recette sans casser les prix pour tous et être alors déficitaire.

    Intérêt et fonctionnement d’une monnaie complémentaire locale, écologiste et solidaire

    Elle permet de créer un échange entre un besoin non satisfait en Euros et d’une ressource locale sous utilisée. C’est créer des réseaux d’échange et de services entre personnes et entreprises locales créant une cohésion économique et sociale régionale permettant de lutter contre les grands réseaux hors sol et se protéger des à coups monétaires mondiaux,

    -c’est créer de la richesse économique locale en démultipliant les échanges grâce à une monnaie locale « fondante »qui perd de sa valeur à être thésaurisée/une étude sur les bons « chiemgauer » allemands montre qu’ils circulent trois fois plus que les euros et génèrent six fois plus d’affaires et d’emplois.

    -dernier élément important : ces monnaies régionales, ces monnaies sociales ont un contenu écologiste et solidaire et orientent le développement des économies régionales en ce sens en démultipliant l’impact des initiatives de développement soutenable en circuits courts qui préservent les ressources et valorisent les êtres humains.

    L’expérimentation dans 6 Régions françaises du SOL

    Il s’agit depuis 3 ou 4 ans de la Bretagne, du Nord Pas De Calais, de l’Ile de France, de Rhone Alpes et d’Alsace et Midi Pyrénées en partenariat de démarrage avec la MACIF, la Maif, le Crédit Coopératif et la coopérative du Chèque Déjeuner ; le SOL  se présente comme une carte à puce , les transactions (distribution et paiement en SOL) se font soit par un terminal de paiement soit par l’interface web. Le SOL coopération est d’abord un moyen d’échange et de paiement entre des entreprises et des particuliers qui participent du réseau SOL et en partage les pratiques et les valeurs, c’est une sorte de carte de fidélité multi-enseignes. Les entreprises du réseau distribuent des SOL à leurs clients en échange d’achat réalisés et elles acceptent aussi le paiement en SOL. Le SOL s’appuie sur l’Euro mais l’achat des premiers SOL et leur circulation constitue un fond de garantie dont le montant circule au sein du réseau d’entreprise et des consomm’acteurs.  Et le SOL est une monnaie fondante qui  est faite pour l’échange et non la spéculation et les particuliers doivent l’utiliser car sinon elle perd de sa valeur avec le temps. La différence venant alimenter un fond d’aide aux projets solidaires.

    Le SOL engagement généralise et comptabilise les échanges de temps, de savoirs et de services (1SOL= 10 minutes) il rend ainsi visible cette richesse non monétaire (en Euros) des comportements d’entraide et de solidarité entre habitants d’un même territoire partagé.

    Enfin le SOL peut être mobilisé comme outil des politiques publiques ( chèques petite enfance, transport social, alimentation saine, pass’culture, tri sélectif, déplacements doux…).

    On voit bien l’intérêt de ces expérimentations de monnaie locale pour les modifications de comportements, la mutation et la cohésion des économies locales avec un Euro rare et menacé dans un environnement mondial très instable :

    * des entreprises en réseau qui proposent des biens et des services marchands à valeur ajoutée écologique et sociale, ancrée dans des territoires de vie et des valeurs partagées,

    *des associations qui innovent et développent des actions d’entraide, de lien social, de culture, de citoyenneté,

    *des consomm’acteurs et citoyens partie prenante,

    *des collectivités facilitatrices d’un développement économique et social local humain et écologiquement soutenable.

    *le mélange de toutes les richesses d’un territoire (humaines,économiques et non monétaires) remet à sa place l’économie et la finance comme moyen et non comme fin en soi.

    Un dernier exemple pour stimuler notre réflexion :  le Saber au Brésil ; on connaît la crise des apprentissages et les échecs scolaires ; des études ont montré que seulement 5% de ce qui est enseignée lors d’une conférence orale est retenue, 10% en lecture personnelle, 50% en discussion de groupe ET  90% si quelqu’un enseigne individuellement à une autre personne ; on voit bien que le système scolaire et ses financements ne permettent pas celà (sauf pour des privilégiés). On donne des sabers (équivalents de la monnaie nationale brésilienne) à des enfants de sept ans s’ils choisissent de se faire parrainer par un enfant d’une classe supérieure (lui même « dédommagé » en sabers) et qui se choisit un mentor de douze/treize ans et ainsi de suite jusqu’à l’étudiant qui veut entrer à l’université. Ce dernier paie alors ses frais d’inscriptions en monnaie complémentaire et le Ministère de l’Education rachète aux universités les sabers reçus en monnaie nationale avec une équivalence préalable convenue. Comparativement à l’impact d’une bourse d’étude classique ou au soutien scolaire incertain, la quantité de connaissances accumulée sera multipliée par 50/ 10 fois plus de connaissances accumulées  5 fois entre l’écolier de 7 ans et l’étudiant.

    Relocalisation de l’économie, monnaies locales, nouveaux indicateurs de richesse, prospérité sans croissance…c’est une voie de sortie écologique et solidaire de la crise mondiale dans laquelle nous baignions.

    Mais, une nouvelle fois, les écologistes doivent informer, expliquer, débattre, rendre crédibles ces propositions dans le débat public. Personne ne le fera à notre place ; cela doit faire partie de nos propositions des Etats généraux de l’Ecologie et de l’Emploi et être porté dans les programmes électoraux du projet 2012.

    Jean Pierre LANCRY          Rouen le 31/07/2011

  27. La commission Energie d’#EELV publie une note d’information suite aux déclarations de M. Henri Proglio dans un article du Parisien le 9 novembre 2011

    Les déclarations de M. Proglio dans l’interview publiée le 9 novembre 2011 dans Le Parisien appellent des réponses détaillées. Le patron d’EDF n’hésite pas à déformer la réalité et à manipuler les chiffres pour défendre une énergie à l’agonie. Le débat sur l’avenir énergétique de la France mérite mieux que cela.

    1. Concernant les emplois et le nucléaire

    M. Proglio agite la crainte de la perte d’emploi par des mensonges objectivement indéfendables. C’est la transition énergétique avec sortie du nucléaire qui est source d’emplois (+ 500 000 emplois nets au moins), pas l’inverse.
    Le Parisien titre : « Sortie du nucléaire : ‘un million d’emplois mis en péril’ selon le PDG d’EDF ».
    M. Proglio affirme en effet :
    « une telle décision [sortir du nucléaire, ndlr] menacerait 400.000 emplois directs et indirects de la filière nucléaire, 500.000 emplois dans les entreprises actuellement localisées en France et très gourmandes en énergie, comme l’aluminium, qui risquerait de partir à l’étranger. Il faut y ajouter 100.000 emplois futurs provenant du développement du nucléaire mondial à partir de la France. Au total, 1 million d’emplois seraient mis en péril et cela coûterait entre 0,5 et 1 point de PIB. Rien de tout cela n’est inimaginable. »
    M. Proglio annonce 1 million d’emplois perdus, en mélangeant emplois nucléaires directs, indirects et induits, emplois industriels, hypothétiques emplois futurs pour le développement à l’étranger.
    1.1. Emplois nucléaires directs, indirects et induits
    D’après une étude du cabinet PriceWaterhouse réalisé pour AREVA, voici la structure de l’emploi relative au nucléaire en France :
    Emplois directs (Activité spécialisée dans le nucléaire) 125 000
    Emplois indirects (Sous-traitants) 114 000
    Emplois induits (Dépenses des employés du nucléaire (directs et indirects) créant une fraction d’emploi) 171 000
    Total 410 000
    Les emplois induits correspondent aux emplois alimentés par les dépenses des employés du nucléaire et des employés des sous-traitants du nucléaire (par exemple, le boulanger d’une commune abritant une centrale). Leur inclusion dans ce calcul fausse le débat puisque les emplois induits ne dépendent pas d’une technologie donnée (le nucléaire, le charbon, l’éolien …). Ils seraient aussi induits par d’autres types d’activités (production d’énergies renouvelables, rénovation du bâti, etc.).
    S’il y a des emplois indirects dans le nucléaire (environ 1 emploi indirect pour 1 emploi direct), il en va de même pour les énergies renouvelables, avec un ratio similaire ou supérieur.
    Afin de réaliser une comparaison intellectuellement honnête, comparons l’état des emplois directs en France et en Allemagne dans le nucléaire et dans les énergies renouvelables :
    • en France, 239 000 personnes sont employées directement et indirectement dans la filière nucléaire (qui représente 75% de la production d’électricité) ;
    • en Allemagne, les énergies renouvelables électriques représentent déjà aujourd’hui 370.000 emplois directs et indirects (pour une part de 20% de la production d’électricité).
    Production 2010 (GWh) Emplois Ratio Emploi/GWh
    Nucléaire France 428 000 239 000 0.6
    Renouvelables Allemagne 103 000 370 000 3.6
    Il suffit de regarder le tableau pour se rendre compte que par GWh produit, les EnR sont nettement plus génératrices d’emploi. La différence entre les ratios emploi/énergie produite entre le nucléaire français et les renouvelables en Allemagne est d’un facteur 6. Les renouvelables en Allemagne créent six fois plus d’emploi que le nucléaire français, par unité d’énergie produite.
    1.2. Les « 500 000 emplois industriels »
    M. Proglio trouve une potentielle destruction de « 500 000 emplois » à cause d’une augmentation du prix de l’énergie.
    L’argument de la baisse de compétitivité en cas de sortie du nucléaire ne tient pas : en Allemagne, le prix de l’électricité est plus élevé et pourtant le tissu industriel allemand est bien plus solide que l’industrie française… et l’outil industriel allemand est également plus moderne, plus électrifié mais de manière plus performante et plus économe.
    Les chiffres ne trompent pas, là encore : d’après la base de donnée STAN de l’OCDE, il existait au total 1,5 fois plus d’emplois industriels en Allemagne qu’en France en 2007 (dernières données). Mais surtout, ce ratio est plus élevé dans tous les secteurs électro-intensifs : 2,1 fois plus d’emplois dans le papier, 3,7 dans la chimie hors pharmacie, 2,5 dans l’acier, 3,9 dans les métaux non ferreux…
    D’autre part, M. Proglio n’est pas à une contradiction près puisqu’il affirme lui-même que le prix de l’électricité devra augmenter même si la France reste dans le nucléaire (cf. infra).
    Ainsi, pour EELV, ce ne pourrait être une électricité moins chère qui sauverait la compétitivité de l’industrie française dans un environnement hautement concurrentiel. Il faut au contraire miser sur l’innovation dans les process et sur l’efficacité énergétique de la production. Comme pour les ménages, miser sur les économies d’énergie est la seule voie d’avenir : les gisements d’économies sont connus et ils sont rentables. De plus, les énergies renouvelables ainsi que la maîtrise de l’énergie constituent de formidables opportunités pour l’industrie française, aussi bien pour son marché intérieur qu’à l’export.
    1.3. Emplois liés à l’exportation du nucléaire
    En ce qui concerne les 100.000 emplois qui proviendraient, selon M. Proglio, du futur développement du nucléaire à l’étranger, le chiffre est grossièrement exagéré et mensonger. Dans le meilleur des cas (sur la base d’une hypothèse extrêmement favorable, eu égard au peu de pays qui s’intéressent à l’EPR), seule la conception aura en partie lieu en France, la construction et l’exploitation se faisant évidemment sur place. Ainsi, quelques centaines d’ingénieurs au maximum seront concernés.
    Sans compter qu’à l’échelle internationale, la « renaissance du nucléaire » reste très largement une fiction, d’autant plus que les marchés les plus prometteurs (Chine, Inde, Russie) font tout pour maîtriser eux-mêmes la filière industrielle, laissant peu de place aux industriels français. Il suffit pour s’en convaincre d’écouter les dernières déclarations des responsables indiens sur le nucléaire.
    1.4. Avenir des emplois nucléaires
    De manière plus générale, la transition énergétique (avec sortie progressive du nucléaire et des énergies fossiles) créera bien plus d’emplois qu’elle n’en détruirait (cf. infra). Les difficultés de reconversion des employés du nucléaire sont également réduites pour deux raisons :
    • d’une part, la pyramide des âges de l’emploi de la filière (EdF, Areva, principalement) fait état d’un départ à la retraite massif d’ici 2020 (+ de 40%, plus de 50% pour les seuls employés du nucléaire d’EDF, selon M. Proglio) ;
    • d’autre part, ces emplois sont constitués essentiellement de cadres (environ 60% pour AREVA et EDF, un peu moins pour les entreprises de sous-traitance), qui pourraient facilement se reconvertir dans des secteurs annexes les énergies renouvelables et la MDE.
    Il ne s’agit en aucun cas de « tuer » la filière nucléaire. Même en cas de sortie, celle-ci aura encore pour longtemps besoin de nombreux emplois qualifiés, que ce soit pour l’exploitation et la maintenance ou encore pour le développement d’un pôle d’excellence en matière de gestion des déchets et de démantèlement des réacteurs. Cette excellence, d’ailleurs, sera prisée au niveau international tant l’expertise manque crucialement.
    Au-delà des chiffres, il faut s’interroger sur la nature des emplois du nucléaire. La France se caractérise en effet par un système de sous-traitance en cascade, avec jusqu’à 7 niveaux de sous-traitance et une protection des travailleurs qui diminue d’autant (« la viande à rem »). Ce système a été de nombreuses fois remis en cause par l’ASN et les syndicats de la filière (comme l’illustrent les grèves récentes).
    En cas de sortie comme de maintien du nucléaire, il paraît donc urgent de s’assurer que ce phénomène de sous-traitance soit davantage limité et que la protection des travailleurs du nucléaire soit garantie à tout moment.
    1.5. Transition énergétique et emplois
    La transition énergétique créerait de manière nette au minimum plus de 500 000 emplois d’ici 2020 :
    • de l’ordre de 300 000 emplois dans la rénovation du bâti (hypothèse de 900 000 logements rénovés par an en 2020) ;
    • au moins 300 000 emplois dans les énergies renouvelables (en 2020 : 40% d’électricité renouvelable et 40% de chaleur renouvelable) .
    Cela s’explique simplement parce que le contenu en emplois des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique est bien plus élevé que pour le nucléaire ou que pour les énergies fossiles, pour un coût qui est ou sera prochainement très comparable.

    2. Sur le « coût » des scénarios électriques

    M. Proglio affirme qu’ « En France, cela [la sortie du nucléaire, ndlr] impliquerait aussi un investissement de 400 milliards d’euros pour remplacer le parc existant par des moyens de production alternatifs, ce qui se traduirait par un doublement de la facture d’électricité. »
    En préalable, il convient de souligner qu’il faut distinguer « investissements » et « prix de l’électricité », souvent confondus sous le terme de « coût ».
    2.1. Investissements
    Le chiffre de 400 milliards d’euros avancé par M. Proglio repose très certainement sur l’étude de l’Union Française de l’Electricité (association des producteurs d’électricité), sortie lundi 7 novembre.
    Là encore, M. Proglio tient un raisonnement d’une malhonnêteté intellectuelle incroyable.
    En effet, M. Proglio oublie de dire que, selon la même étude, le scénario d’un maintien dans le nucléaire implique un investissement de 300 Mds€ d’ici 2030.
    Donc, sur la base d’une étude pourtant réalisée pour le compte du lobby nucléaire, la différence entre rester et sortir ne s’élève qu’à 100 Mds€, soit un surcoût de seulement 33% par rapport au scénario d’un maintien dans le nucléaire ou encore quatre fois moins que ce que soutient M. Proglio, qui confond à dessein investissements et surcoûts.
    Surtout, cette étude de l’UFE est très contestable, notamment du fait que les hypothèses retenues quant à l’efficacité énergétique sont d’un extrême pessimisme (ce qui n’est pas étonnant s’agissant d’une étude commandée par les électriciens, dont EDF et GDF-Suez, toutes deux largement impliquées dans le nucléaire ). De plus, en reportant la question du remplacement des réacteurs actuels par de nouvelles centrales (supposées plus sûres mais surtout plus chères) à une date ultérieure, l’analyse fausse quelque peu le chiffrage, puisque les coûts augmenteront de ce fait considérablement après 2030 dans le scénario de maintien massif du nucléaire pour financer ces nouvelles constructions.
    Une étude sur le même sujet, réalisée par Benjamin Dessus, arrive à la conclusion que la sortie du nucléaire impliquerait des investissements de 10 à 15% inférieurs au maintien du nucléaire (soit 50 à 100 Mds€), pour un total investi du même ordre de grandeur que dans l’étude de l’UFE (autours de 500 Mds€ en 2030).
    En conclusion, toutes les études prospectives – y compris celles pilotées par le lobby nucléaire – montrent qu’il faudra investir à peu près autant pour le maintien que pour la sortie du nucléaire. Selon les études, la différence entre les deux cas de figure varie peu dans un sens ou dans l’autre (+ ou – 25%). En revanche, l’incertitude liée au coût du nucléaire est bien plus importante que l’incertitude liée aux EnR, sans évoquer le risque d’un accident majeur et les dégâts humains, matériels et environnementaux associés.
    2.2. Facture pour les ménages
    De même, sur le coût de l’électricité pour les ménages, M. Proglio confond à dessein prix de vente et facture.
    M. Proglio affirme que sortir du nucléaire « se traduirait par un doublement de la facture d’électricité ». Cette analyse repose probablement toujours sur l’étude de l’UFE citée précédemment.
    Il fait une comparaison relative en 2030 : selon lui, par rapport à aujourd’hui, l’augmentation serait de 33% en cas de maintien du nucléaire, 65% en cas de sortie.
    Ce faisant, M. Proglio reconnaît en réalité qu’il faut prévoir une augmentation du prix de vente unitaire (€/kWh) de l’électricité quel que soit le scénario. Les écologistes ne peuvent que s’accorder avec lui sur ce point.
    En revanche, la conclusion qu’EELV tire de cet état de fait est tout à fait différente de celle des producteurs d’électricité. Au lieu de réfléchir en termes de prix unitaire (le kWh), il convient de réfléchir en termes de facture réelle des ménages, c’est à dire le prix unitaire multiplié par la quantité consommée…
    Pour agir sur la facture, il est nécessaire de réaliser des économies d’énergie, ce que les électriciens n’envisagent pas sérieusement. Cela s’explique peut-être par le fait que les économies d’énergie sont structurellement beaucoup plus difficiles dans un système basé sur le nucléaire, pour des motifs liés à la centralisation de la production, à l’existence de conflits d’intérêts ou encore à une production en base ne correspondant pas aux besoins. Or, les économies d’électricité ont la particularité d’être très rentables.
    Une preuve en est qu’en Allemagne, un ménage consomme 25% de moins d’électricité qu’un ménage français (hors chauffage afin que la comparaison soit honnête) pour un même confort.
    Si on envisage sérieusement une transition énergétique, c’est-à-dire en incluant des économies d’énergie –contrairement à l’étude de l’UFE-, la conclusion est que la facture finale des ménages et des entreprises sera plus faible d’au moins 10% en cas de sortie du nucléaire par rapport au maintien du nucléaire (étude B. Dessus).

    3. Les émissions de gaz à effet de serre et la sortie du nucléaire

    La sortie du nucléaire de l’Allemagne (ou de la France) va-t-elle conduire à une augmentation des émissions de gaz à effet de serre ? M. Proglio affirme « D’abord, cela augmenterait probablement de 50% les émissions de gaz à effet de serre à cause de l’utilisation du charbon, du gaz et du pétrole pour remplacer le nucléaire. C’est ce que fait l’Allemagne. »
    La mauvaise foi de M. Proglio est évidente.
    En effet, comme M. Proglio le sait parfaitement, le secteur de l’électricité est sous contrainte des « permis d’émission » européens (quotas carbone), comme une grande partie du secteur industriel.
    Quel que soit le choix du mode de production électrique, le nombre de quotas européen reste fixe. Le système de quotas fonctionne donc comme des vases communicants : si certains secteurs peuvent émettre plus, d’autres doivent réduire leurs émissions, à quantité totale de quotas égale. Ainsi, si les électriciens veulent émettre plus pour produire l’électricité, ils devront acheter des quotas à d’autres industriels qui eux réduiront leurs émissions. Cette demande aura un effet à la hausse sur les prix des quotas, favorisant ainsi l’innovation dans les réductions d’émissions.
    En revanche, d’un point de vue environnemental, strictement aucun effet ne peut être observé.
    L’Allemagne s’est engagée sur un objectif de 40% de réduction de ses émissions de GES en 2020 (la France s’en tient à un objectif de 20%) qu’elle n’a pas remis en question avec la décision de sortie du nucléaire.
    En réalité, la question de la réduction des émissions de gaz à effet de serre est bien plus large que la question électrique… D’ailleurs, si tel n’était pas le cas, la France ne devrait pas avoir de problèmes d’émissions de gaz à effet serre, avec 75% de nucléaire. Or, l’empreinte carbone par habitant de la France est du même ordre de grandeur que les pays n’ayant pas de centrale nucléaire. On le voit, l’industrie du nucléaire s’est emparée de la question du climat comme d’une bouée à des seules fins de communication : le changement climatique mérite bien mieux.
    De plus, il ne faut pas oublier que tout effort de maîtrise de l’énergie, notamment dans la rénovation des bâtiments, conduit à une baisse des besoins non seulement en électricité, mais aussi en énergies fossiles (gaz, fioul), réduisant d’autant les émissions de gaz à effet de serre.

    4. L’EPR de Flamanville

    4.1. L’EPR : une catastrophe industrielle
    Le coût actuel estimé de l’EPR a été revu à la hausse, pour un total de 6 Mds€ aujourd’hui, dont environ 3 Mds€ resteraient à dépenser. On remarquera que M. Proglio ne s’engage pas à ce qu’il n’y ait pas de nouvelle augmentation et ne donne aucun élément chiffré sur cette question.
    Concernant le coût de production de l’électricité à la sortie de l’EPR, celui-ci peut être évalué (en prenant comme hypothèse – très incertaine – l’absence de surcoût supplémentaire : frais financiers, R&D, malfaçons etc.) au minimum de 75 à 80€/MWh.
    L’éolien produit actuellement à ce coût. Dès lors, il est clair que le nucléaire de l’EPR n’est pas plus compétitif que les EnR.
    De même, le prolongement des centrales existantes nécessiterait des investissements considérables (au moins 1 Md€ par réacteur uniquement pour la remise à niveau suite au retour d’expérience de Fukushima.
    Au surplus, ces coûts n’incluent pas, bien sûr, le coût réel du traitement des déchets (y compris pendant plusieurs milliers d’années), le coût réel du démantèlement (l’unique tentative à Brennillis a vu son coût multiplié par 20 depuis 25 ans sans résultat définitif pour l’instant), l’assurance en cas d’accident majeur (y compris suite à des actes de malveillance ou un attentat), coût de la prolifération nucléaire, les efforts considérables de R&D publique payés intégralement par les contribuables, etc.
    4.2. Faut-il poursuivre la construction ?
    Rappelons que les trois autorités de sûreté nucléaire britannique (HSE), finlandaise (STUK) et française (ASN) ont fait une déclaration commune le 2 novembre 2010 relative un problème de conception de l’EPR. Depuis, aucune de ces trois autorités n’a encore approuvé le nouveau système proposé par EDF et AREVA. D’une manière générale, rappelons que la conception de l’EPR a été réalisée dans les années 1990, et qu’elle laisse grandement à désirer sur de nombreux points : pas de résistance à un accident ou attentat d’avion, pas de protection importante de la piscine de stockage du combustible (facteur de vulnérabilité majeur révélé par l’accident de Fukushima), etc.
    Au-delà de la conception, de nombreux « écarts et faiblesses » sur le chantier de Flamanville ont été reprochés à EDF par l’ASN.
    En tout état de cause, le système français impose qu’une autorisation soit accordée par l’ASN après la fin du chantier. Ainsi, avant toute mise en service, il faudra que l’ASN donne une autorisation de sûreté, qui sera le résultat d’une analyse croisée entre la conception et la réalisation.
    Sauf à préjuger de la décision de l’ASN, il existe donc un risque non négligeable, au regard des écarts de construction et de problèmes de mauvaise conception, que les investissements à venir (plus de 3Mds€) soient réalisés en pure perte.
    4.3. EPR, sûreté et service public de l’électricité
    On peut lire dans l’audit réalisé par EDF à la suite de l’accident de Fukushima que la fusion du cœur de l’EPR aurait lieu au bout de quelques heures, soit au même rythme que les réacteurs actuels (dits de deuxième génération). De plus, le confinement (absence de rejets massifs) tiendrait trois jours pour l’EPR, alors qu’il tiendrait de un à trois jours pour les anciens réacteurs.
    Force est donc de constater que l’EPR dit de « troisième génération » ne présente pas de différence réelle avec ses homologues plus anciens en termes de sûreté.
    Bien au contraire, M. Proglio déclare qu’« en cas d’accident, l’entreprise [le service public EDF, ndlr] n’y survivrait pas. »
    Puisque rien ne permet de considérer que le nucléaire de demain sera véritablement plus sûr, M. Proglio annonce donc que le maintien dans le nucléaire correspond à continuer comme aujourd’hui, avec les mêmes risques d’accident majeur, doublés du risque d’une faillite du service public de l’électricité en France.
    4.4. Exportations des EPR
    M. Proglio affirme : « Nous construisons deux EPR en Chine et nous allons en construire deux autres en Grande-Bretagne. »
    Ceci est totalement faux.
    Si deux EPR sont effectivement en construction en Chine, le programme nucléaire au Royaume-Uni est en revanche suspendu. Il l’a été, ironie, à l’initiative d’EDF qui estime ne pas avoir suffisamment de garantie de la part du gouvernement britannique que le nucléaire bénéficiera de subventions étatiques suffisantes… comme les renouvelables. Le comble pour une technologie supposée mature et très compétitive !

    5. Fukushima

    M. Proglio déclare : « Mon propos n’est pas de minimiser l’accident nucléaire. Si la centrale a résisté au tremblement de terre, c’est bien le tsunami qui a coupé les sources de refroidissement provoquant le réchauffement puis la fusion des cœurs de la centrale. »
    Encore une fois, M. Proglio n’est pas sérieux. Les dernières études sur les rejets causés par l’accident de Fukushima ont en effet montré que les premiers rejets massifs ont eu lieu avant l’arrivée du tsunami. Autrement dit, l’accident nucléaire majeur a commencé avec le tremblement de terre, et s’est aggravé avec le tsunami.

    6. Compétitivité du nucléaire et des énergies renouvelables

    Les dépenses publiques de recherche et développement relatives à l’énergie dans les pays membres de l’Agence internationale de l’énergie (pays occidentaux), entre 1974 et 2002, se sont orientées :
    • à 58% (170 Mds$) vers le nucléaire ;
    • à 8% (23.5 Mds$) vers l’efficacité énergétique ;
    • à 8% vers l’ensemble des technologies en matière d’énergies renouvelables.
    Dans ce contexte, comparer les coûts de déploiement actuels du nucléaire et des renouvelables ou de l’efficacité énergétique n’est pas équitable ; pourtant, l’analyse sur l’EPR faite ci-avant montre que les résultats sont d’ores et déjà défavorables au nucléaire.
    En effet, malgré les efforts continus et massifs de R&D, le nucléaire est l’une des seules technologies dont la « courbe d’apprentissage » est croissante : le coût de production augmente à chaque nouvelle technologie (pour des raisons de sûreté évidentes (cf. le cas de l’EPR)), alors que c’est l’inverse pour les énergies renouvelables.
    Par exemple, sur les six premiers mois de l’année 2011, le coût d’installation du photovoltaïque a chuté de 20% ; cette technologie atteindra probablement la compétitivité sans plus besoin d’aides publiques en France à partir de 2015.

    7. Prolongation des centrales

    M. Proglio parle d’un prolongement de la durée de vie des centrales à 70 ans, notamment aux Etats-Unis :
    « Les centrales étaient initialement prévues pour durer 40 ans. Un peu partout dans le monde, les pouvoirs publics ont pris la décision d’étendre cette durée de vie. Aux Etats-Unis par exemple, elles ont été prolongées jusqu’à 70 ans et on parle même de les prolonger de 10 voire 20 ans de plus. En France, on parle de 60 ans. Il faut savoir que dans une centrale tous les équipements ont vocation à être remplacés, optimisés ou modernisés. Elles n’ont plus rien à voir aujourd’hui avec ce qu’elles étaient il y a trente ans. »
    Il est permis de s’interroger sur les sources de M. Proglio ; en effet, contrairement à ce qu’il affirme, les autorisations maximales d’exploitation de centrales sont de 60 ans aux Etats-Unis. Ces autorisations ont été accordées pour des centrales qui ont aujourd’hui moins de 40 ans. De plus, la procédure américaine n’étant pas similaire à la procédure française, une autorisation de prolongement de 40 à 60 ans obtenue dans le cadre du programme d’extension de vie (PLEX) ne vaut pas forcément prolongation dans la réalité. En effet, il s’agit simplement d’un accord de principe avec des vérifications ultérieures pouvant aboutir à une mise à l’arrêt anticipée.
    En tout état de cause, EELV estime qu’il est tout simplement irresponsable, compte-tenu de la gravité incommensurable des risques en jeu, de « jouer avec le feu nucléaire » de telle sorte.
    Mais surtout, la plus vielle centrale en fonctionnement dans le monde actuellement est âgée de 45 ans. La plus vieille qui ait jamais fonctionné a été fermée à l’âge de 46,5 ans. Autrement dit, il n’existe pas de retour d’expérience dans le monde sur une centrale d’un âge supérieur à 47 ans de fonctionnement.
    Dans ces conditions, laisser entendre qu’il existe des centrales approchant les 70 ans confine au ridicule : elles auraient dû ouvrir en 1941, avant même l’explosion de la première bombe atomique !
    De plus, les centrales françaises ont été initialement conçues pour 30 ans de durée de vie, et non 40 ans comme M. Proglio l’affirme. Pour atteindre l’âge de 40 ans, il leur faudra donc obtenir une autorisation de prolongation, ce qui n’est pas garanti contrairement à ce que M. Proglio laisse entendre (de manière paradoxale, il le reconnaît lui-même ailleurs : « La tranche numéro 1 de Fessenheim a passé avec succès l’audit de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui a autorisé sa prolongation pour dix ans. J’espère que l’avis de l’ASN sera de même nature pour la tranche numéro 2. »). Dès lors, prétendre atteindre 60 ans et a fortiori 80 ou 90 ans, en France ou aux Etats-Unis, relève de la pure spéculation que seuls les exploitants de centrales ont intérêt à avancer.
    Enfin, dernière inexactitude : toutes les pièces d’une centrale ne peuvent être remplacées ou modernisées. Certains éléments, au cœur du système, sont d’origine et le resteront, ce qui pose des problèmes de faisabilité pour certains travaux de réhabilitation.
    A titre d’exemple, l’Autorité de Sûreté Nucléaire a formulé une condition pour la prolongation de la durée de vie du 1er réacteur de la centrale de Fessenheim, qui consisterait à renforcer la dalle de béton en dessous du cœur de réacteur (pour éviter que d’éventuelles fuites contaminent le Rhin). Or, dès lors qu’il est impossible d’enlever le cœur de réacteur, un tel renforcement apparaît impossible. Il en va de même pour les cuves de réacteurs, sur lesquelles des travaux de réhabilitation peuvent uniquement s’attaquer à des défauts mineurs (microfissures dans l’acier). En cas de défaut majeur, une telle réparation, ou le remplacement de la cuve, paraît impossible.

    8. Risque de black-out et indépendance énergétique

    M. Proglio affirme :
    « En toute hypothèse, la France ne manquera pas d’électricité cet hiver (….). Nous avons été exportateur d’électricité l’an dernier, nous le serons encore cette année. (…) La France est l’un sinon le seul pays européen à avoir assuré son indépendance énergétique grâce à sa production nucléaire. S’y ajoute des moyens de production complémentaires, comme les énergies renouvelables qui sont et resteront encore un moment marginales pour des raisons de compétitivité. Nous n’avons donc pas de besoins d’importation de pays étranger quel qu’il soit, aussi bien l’Allemagne que l’Italie, l’Espagne ou tout autre. Cela n’exclue en revanche pas, mais pour des raisons strictement liées à l’optimisation, que nous puissions à certains moments bien précis, comme les heures de pointe par exemple, exporter et importer en même temps. »
    L’argument selon lequel France serait indépendante au plan énergétique est proprement scandaleux, pour de multiples raisons :
    • la France importe la totalité de son uranium, étant ainsi dépendante de ressources extérieures ;
    • si la France était réellement indépendante, la facture des importations énergétiques françaises ne s’élèverait pas en 2011 à environ 70 milliards d’euros, soit autant que le déficit commercial de la France. Le lobby nucléaire joue sur l’amalgame commun entre « électricité » et « énergie » : rappelons que l’électricité ne représente que 24% de l’énergie finale consommée en France… Le nucléaire ne nous est par conséquent d’aucun secours pour 76% de l’énergie consommée ;
    • le nucléaire n’a pas permis de réduire la dépendance au pétrole de la France (la consommation annuelle moyenne par habitant de produits pétroliers était en 2009 de 1.06 Tonne Equivalent Pétrole en France, contre seulement 1.01 en Allemagne, 0.99 au Royaume-Uni et 0.92 en Italie) ;
    • sur le système électrique (M. Proglio confond toujours à dessein « électrique » et « énergétique »), la France demeure étroitement dépendante des imports/exports, notamment en période de « pic de consommation » du fait du chauffage électrique (lui-même développé à grande échelle pour écouler le surplus de production nucléaire). Au cours de ces périodes de pic (matin et soir), elle doit donc importer massivement de l’électricité (au moment même où le tarif est le plus élevé du fait de l’appel de puissance instantané).
    Dans son rapport cité par M. Proglio, remis le 9 novembre11, RTE affirme que :
    « des importations pourraient s’avérer nécessaires en novembre et décembre pour couvrir la consommation d’électricité en France et satisfaire les critères techniques de sécurité du réseau de RTE. »
    La puissance potentielle d’importation nécessaire pourrait s’élever à 9000 MW dans les conditions les plus défavorables, soit l’équivalent de 10 réacteurs.
    En outre, RTE estime depuis plusieurs années que le problème de la rupture d’approvisionnement en raison de l’augmentation régulière du phénomène de pointe électrique est le risque majeur pour le système électrique français, avant même la question de l’intermittence des énergies renouvelables.
    A l’inverse, des analystes annonçaient la semaine dernière que l’Allemagne, malgré son choix de fermer ses centrales nucléaires, ne craint pas le black-out, contrairement aux affirmations des exploitants de centrales nucléaires outre-Rhin.
    Il est vrai que la France est exportatrice nette d’électricité ; toutefois, elle vend de l’électricité à faible valeur ajoutée et importe de l’électricité à haute valeur ajoutée. De plus, les importations ont explosé ces dernières années et le solde import-export s’est effondré (voir le Bilan 2010 de RTE).

    CONCLUSION

    EELV demande que le débat relatif à l’avenir énergétique de la France soit enfin mené : d’autres stratégies que celle des écologistes peuvent être envisagées et débattues.
    En revanche, il est impossible de construire un échange démocratique serein et éclairé dès lors que l’une des parties s’autorise à manipuler les données.
    EELV appelle la presse à jouer son rôle de vérification des faits afin de permettre l’émergence d’une discussion constructive sur l’avenir énergétique, environnemental, économique et social de la France et de l’Europe.

  28. Le nouveau Bureau Exécutif Régional

    C’est à l’issue de l’Assemblée Générale du 29 mai 2011 qu’une nouvelle équipe a été désignée au sein du Bureau Exécutif Régional d’EELV Haute-Normandie.
    Elle se compose de 14 personnes :

    Laetitia SANCHEZ, Secrétaire régionale
    Yves SORET, Trésorier
    Myriam TOULOUSE, Porte parole Seine-Maritime
    Thierry LAVALLE, Porte parole Eure
    Claude TALEB, Délégué aux élections et aux relations extérieures
    Jean-Michel BEREGOVOY, Délégué aux élections

    mais aussi :

    Marie-Hélène BOILEAU, Jean-Pierre LANCRY, Stéphane LEFEBURE, Laure LEFORESTIER, Françoise LESCONNEC, Claire LUTZ, Jean-Marie MARTIN, Stéphanie TALEB-TRANCHARD

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