Avis de l’Autorité Environnementale sur le contournement Est : l’intérêt général commande l’abandon du projet.
Avis de l’Autorité Environnementale sur le contournement Est. L’utilité est questionnée, les pertes sont plus importantes que les gains : l’intérêt général commande l’abandon du projet.
Le rapport souligne avec acuité de nombreux points noirs du dossier :
L’incertitude est totale sur le trafic, et donc sur la rentabilité du projet.
Peu importe pour les promoteurs : les subventions d’équilibre versées par les collectivités locales compenseront !
Le rapport rappelle que les volumes de trafic à attendre sur l’autoroute sont incertains et dépendent directement du niveau de péage fixé. Mais si on ne sait rien de ce trafic sur l’autoroute payante (sinon que le péage le fera fortement baisser par rapport aux prévisions), on en sait plus sur celui de l’agglomération : il sera en augmentation, tout comme la pollution.
Sans tenir compte de la périurbanisation, le seul projet générera 50.000 tonnes de CO2 supplémentaires par an.
Avec le contournement Est, trafic et pollution augmenteront à Rouen : sur le « futur écoquartier » Flaubert, le pont Mathilde, de la zone industrielle de Sotteville jusqu’au Rond point de Saint Etienne du Rouvray. Les temps de parcours ne sont pas fournis, mais l’AE les chiffre jusqu’à 20 mn .
Du fait de son péage, l’infrastructure serait « contournée »…
Après la COP21, au moment où la loi impose aux collectivités des plans Climat-Energie (-40% d’émissions de gaz à effet de serre), cette infrastructure ne répond pas aux objectifs – fixés, sous l’égide du Président de la COP21.
La seule baisse de trafic de transit concernerait particulièrement les pénétrantes à l’Est de Rouen, Il est pourtant rappelé que « les déchargements de véhicules légers sont presque partout inférieurs à 5 % du trafic et à 2 000 véhicules par jour. » L’Autorité environnementale estime que ces pénétrantes seraient rapidement« rechargées », du seul fait des trafics nouveaux générés par la périurbanisation.
Bien sûr la population souhaiterait la disparition en centre-ville des flux de transit : pourquoi alors ne pas avoir reconduit les arrêtés préfectoraux interdisant le trafic de poids lourds en transit après l’incendie du pont Mathilde ? Rétablissons ces arrêtés pour la santé des habitants !
Les autoroutes à péage sont inefficaces pour réduire les trafics sur les axes secondaires. Prenons l’exemple de l’A150, d’Yvetot à Rouen, où la fréquentation est inférieure de 50% sur les estimations !
L’Autorité Environnementale revient sur les destructions de terres naturelles, agricoles et forestières , soit une surface dilapidée de plus de 500 ha.
La pérennité de la ressource en eau est non assurée. Les études sont partielles : l’État s’en remet au concessionnaire pour combler cette méconnaissance.
Dés 2005, L’agence de l’eau a mis l’Etat et les collectivités devant leurs responsabilités sur la préservation de la ressource. Le principe de précaution doit être appliqué pour maintenir une eau du robinet en bon état et accessible au moindre coût pour l’usager.
Les impacts sur l’eau doivent être évalués avant la Déclaration d’Utilité Publique (DUP).
Air, eau, sols, biodiversité : ces ressources vitales doivent être protégées dans le temps pour le bien de tous.
Ce n’est pas non plus aux contribuables d’assumer les coûts et les conséquences de choix décidés par quelques-uns dans le passé : choix financiers (un investissement faramineux ; des péages ; des subventions d’équilibre et autre clause de déchéance), ajoutés aux conséquences sur la santé et l’environnement.
Il y a urgence à repenser notre mobilité : une multi modalité plus collective, plus participative, et moins polluante. Développons les transports pour la ville et pour les périurbains, en privilégiant l’accessibilité. De même, Il est nécessaire de repenser la logistique et d’assurer l’inter-modalité.
L’autorité environnementale ne semble pas trouver de points positifs à ce projet de contournement Est. Il avait été conçu pour faire la preuve qu’il n’y avait pas d’alternative au projet de 2005, qui a été retorqué.
Il est plus urgent d’assurer une continuité entre la Sud 3 et l ‘A15, en réalisant au plus vite les aménagements autour du pont Flaubert et en dissociant les flux d’automobiles et de camions. On pourra alors desservir la zone industrielle portuaire, et assurer une desserte automobile apaisée à l’ouest et au sud de l’agglomération.
Des dessertes sans péage, moins chères, et moins polluantes, avec le souci de préserver l’environnement et de concilier le développement économique.
Laetitia SANCHEZ
Conseillère régionale Normandie Ecologie
Membre de la Commission Aménagement du Territoire, Transport et Développement
C.Q.F.D. TOUT EST PERTINENT DANS CE TEXTE.BRAVO LAETITIA SANCHEZ.