Installation du groupe « Normandie Ecologie » au Conseil Régional de Normandie le 4 janvier 2016
Ce lundi 4 janvier 2016 a été installée la première assemblée régionale de la Normandie réunifiée.
Vous trouverez ci-dessous le discours prononcé en plénière ainsi que les liens suivants :
→ la vidéo de la séance (intervention écolo à 2h20) : https://www.youtube.com/watch?v=QxbBzaJVZ1k ;
→ le billet de Claude Taleb : http://blog.claudetaleb.fr/post/2016/01/04/4-janvier-2016-la-normandie.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Conseillers,
Nous installons cette nouvelle assemblée en ce début 2016, qui doit écrire une nouvelle page du 21ème siècle, dans une Normandie réunifiée
Les urnes ont parlé et nous félicitons le Président pour son élection.
Nous entamons ce mandat dans un esprit constructif et vigilant.
Les crises que nous traversons demandent des décisions courageuses. Les réponses sont à trouver dans notre humanité.
Nous devons répondre à la crise politique qui mine notre pays par plus de démocratie, à toutes les échelles.
Une première réponse réside dans le non-cumul des mandats, qui permettra, avec la proportionnelle, de renouveler notre paysage politique. Plus de 9 français sur 10 souhaitent cette interdiction du cumul des mandats.
C’est à nous, femmes et hommes politiques, de donner l’exemple, en choisissant de nous engager pleinement dans le mandat que les électeurs nous ont confié.
La transparence de l’action publique est nécessaire, pour permettre à nos concitoyens de suivre et de s’approprier le travail effectif et les décisions de leurs représentants.
Le second enjeu qui engage notre responsabilité, présente et future, c’est celui du changement climatique. Ne laissons pas nos enfants nous accuser de n’avoir rien fait quand nous en avions la responsabilité, c’est à dire aujourd’hui !
La COP21 a établi la nécessité de l’action, pour contenir le réchauffement climatique au dessous de 2°C et pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les collectivités locales ont un rôle primordial à jouer : c’est localement que nous pouvons agir pour le climat.
Les choix d’investissement doivent inclure cette conditionnalité. C’est la base de la survie de notre espèce, et des autres.
Un label « Bon pour le Climat » doit conditionner nos choix, si nous voulons agir en responsabilité.
Le réseau ferré est la colonne vertébrale de tous les transports, il est le meilleur garant de la réunification de la Normandie, à condition de respecter les usagers en assurant l’amplitude, le cadencement et les correspondances, et la qualité de service qu’ils réclament.
Pour réduire les transports impactant le climat, favorisons les circuits courts, les transports collectifs, le fret ferroviaire et fluvial.
Les espaces naturels sont des éponges à CO2. Les terres agricoles doivent être préservées pour nourrir les villes, en respectant la santé des habitants et des agriculteurs, la qualité de l’air et de l’eau.
Vous l’avez compris, je parle de moins de pesticides, l’arrêt total et définitif des néonicotinoïdes, ces pesticides tueurs d’abeilles, et le maintien d’une agriculture paysanne et familiale face à une industrie agricole toujours plus productiviste et polluante.
Il ne faut plus engager d’argent public dans des grands projets inutiles qui détruisent les espaces naturels et les terres agricoles dont nous aurons de plus en plus besoin.
L’argent public est rare, et le recours aux partenariats public-privé est ruineux pour les usagers et contribuables, et les collectivités locales.
Au contraire, il nous faut protéger notre territoire, en adoptant un plan de lutte pour adapter notre territoire au réchauffement et à l’inéluctable montée des eaux. Et l’on sait à quel point la Manche et le Calvados sont menacés, avec 11000 habitants et 2000 km de routes situés sous le niveau de la mer.
En plus de lutter contre la submersion des côtes, il nous faut lutter contre leur érosion, en préservant l’espace naturel côtier.
C’est précisément dans ces zones menacées par la submersion que sont situées les centrales nucléaires. Le nucléaire est une énergie du passé, ruineuse et considérablement risquée.
Nous ne pourrions pas assumer le coût d’un accident nucléaire, mais nous pourrions contenir le réchauffement climatique et adapter notre territoire, en relançant des chantiers vertueux et utiles, autant pour l’emploi que pour le climat:
- le chantier de la rénovation thermique des bâtiments, publics et privés ;
- le chantier des énergies renouvelables.
Relocaliser, acquérir et développer les savoir-faire, développer notre indépendance énergétique sont autant de gisement d’économies et d’emplois, qui garantiront la sécurité et la stabilité de la région.
Enfin, il nous faut rétablir la question environnementale dans nos commissions. Le simple mot « environnement » a été supprimé des intitulés même des commissions. Effacer le mot ne résoudra pas les graves atteintes à notre environnement, et cela n’apportera pas les solutions que nous avons l’obligation de mettre en place pour protéger la nature et les habitants.
Notre Normandie est belle, sa renommée est internationale. 45000 emplois sont liés au tourisme. Protégeons et développons les emplois de ce secteur en préservant et en classant ses paysages remarquables – du littoral aux boucles de Seine -, ses campagnes, ses villes petites et grandes remplies d’histoire, ses espaces naturels, et aussi le patrimoine campagnard pour permettre de développer l’écotourisme, sur nos terres.
J’espère que toutes et tous dans cette assemblée, nous avons la volonté de préserver les richesses qui font notre territoire – ses femmes et ses hommes et leurs savoir-faire, ses paysages, ses terroirs – afin de le transmettre aux générations futures, sans destruction, mais amélioré, et valorisé. Accompagnons la transition vers un 21ème siècle apaisé et résilient.
Laetitia Sanchez, pour le groupe « Normandie Ecologie »