Industries du futur : la Haute-Normandie dans le vent !
Nous savions depuis janvier 2011 que notre région avait été retenue par l’Etat pour accueillir à Fécamp (300 MW) et au Tréport (700 MW), deux parcs éoliens en mer appelés à produire le tiers de la puissance qui sera installée dans la première tranche d’éolien en mer destinée à fournir la moitié des 6 gigawatts prévus à l’horizon 2020 par le Grenelle de l’environnement.
On présumait que les ports de Dieppe et de Fécamp étaient très bien placés pour accueillir les activités et les emplois de maintenance nécessaires à l’exploitation des parcs.
On espérait mieux : la fabrication de tout ou partie des éoliennes elles mêmes dans la région et l’implantation d’une filière industrielle ad-hoc.
L’annonce de la création de deux unités, l’une d’assemblage de turbines, l’autre de fabrication de pâles, qui seront installées sur le Port du Havre, donne à espérer qu’on en prend le chemin.
C’est une formidable nouvelle pour notre région, comme nous n’en avions pas eu depuis longtemps.
L’espoir que la conversion écologique de notre appareil de production commence, enfin.
C’est une excellente nouvelle pour l’emploi industriel, nous en avons bien besoin, dans la région havraise et dans la région tout court.
On nous annonce entre 400 et 700 emplois directs sur les deux sites (à comparer avec les 15 à 40 emplois qui étaient promis sur le site du terminal méthanier d’Antifer!)
Des compétences d’ouvriers, de techniciens, d’ingénieurs, issues de la navale, des industries mécaniques.. vont trouver là à s’employer, dans des métiers d’avenir, utiles à tous. Des unités de recherche & développement vont être confortées. De nombreuses PME, dans la région, et au delà, vont pouvoir remplir les carnets de commandes. Au total plusieurs milliers d’emploi, une nouvelle filière industrielle, sont en jeu.
Le site du Havre présentait beaucoup d’arguments favorables pour être retenu : la proximité de 3 futurs parcs ; Les Deux Côtes (Le Tréport), Fécamp, et Courseulles, les savoir-faire industriels locaux, les prometteuses perspectives de développement de l’éolien offshore outre manche, beaucoup plus ambitieux que le nôtre.
Une fois n’est pas coutume en Pointe de Caux, les implantations ne sont pas prévues sur des zones naturelles mais sur le quai Joannes Couvert !
C’est Areva qui porte ce projet. On retiendra que l’annonce a coïncidé avec la publication du scénario Négawatt 2011 qui établit qu’il est réaliste de programmer la sortie du nucléaire en 2033. Dans un tel scénario de mutation, la participation des opérateurs actuels du nucléaire, Areva et EDF, sera requise. Et il est plus que nécessaire, pour en anticiper les impacts sociaux, qu’ils entament rapidement la diversification de leurs activités. Cette amorce de tournant d’Areva, qui cumule les bouillons avec son EPR, est donc aussi une bonne nouvelle … à confirmer.
Mais cela ne doit en aucun cas dispenser cette entreprise de penser et financer la réparation et la conversion des sites et des territoires qui vont continuer à longtemps payer cher la facture environnementale du diktat nucléaire, et pourraient demain en payer la facture sociale : cela concerne en premier lieu les sites manchots de La Hague et de Flamanville.
Claude Taleb, Vice président de la commission économie-emploi-énergie du Conseil Régional
Myriam Toulouse, Porte parole 76 EELV Haute-Normandie
Pierre Dieulafait, Conseiller municipal EELV du Havre
Guillaume Blavette, Animateur de la Commission régionale Energie EELV