RÉGION NORMANDIE – ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE du 24 mars 2016 – Fermes pilotes hydroliennes 🗺
RÉGION NORMANDIE – ASSEMBLÉE PLÉNIÈRE du 24 mars 2016
Projet d’implantation de Fermes pilotes hydroliennes dans le Raz Blanchard
Intervention de Caroline Amiel
Monsieur le Président, Mesdames & Messieurs les conseillers régionaux
Comme soulignée dans la délibération qui nous est proposée, la Normandie possède tous les atouts pour devenir leader dans le développement des énergies marines renouvelables… ses kilomètres de côtes, ses courants spécifiques, ses aménagements déjà engagés dans les ports de Cherbourg notamment et l’implication massive de plusieurs de ses équipes de recherche. C’est bien, nous nous en réjouissons.
Deux projets de fermes pilotes hydroliennes sont donc bien avancés qui devraient voir le jour dans les mois à venir après un long travail de préparation, de concertation, de premiers travaux d’expertise.
Nous voulons simplement attirer votre attention sur le fait que ces travaux amont ne constituent pas un blanc-seing au top départ de n’importe quel futur projet hydrolien sur nos cotes.
Vous le soulignez dans le dossier qui nous est présenté, plusieurs projets de recherches sont en cours. L’un porte sur le stockage de l’électricité produite, celle-ci sera continue, régulière contrairement aux éoliennes, et on peut s’en réjouir, comme s’interroger sur son devenir. Car nous ne voulons pas d’une nouvelle THT sur le territoire du Cotentin déjà bien trop impacté par la première … il faudra donc trouver des solutions acceptables pour le stockage ou la transformation de cette énergie.
Le second projet de recherche visera si j’ai bien compris à mesurer les impacts physiques sur les fonds, le matériel, dans un contexte tout à fait extrême, celui du Raz Blanchard. Vous évoquez aussi des études d’impacts sur la faune autochtone, ce qui est bien la moindre des choses. Tous ces projets de recherche n’ont pas encore rendus leurs conclusions. Il conviendra de tirer toutes les conséquences de leurs résultats, Et de ne pas passer outre un abandon ou une révision du projet à la baisse si les impacts environnementaux s’avéraient plus importants qu’estimés à ce jour.
Car il s’agit de ne pas se tromper, la région se positionne avec ces projets à la pointe d’une nouvelle filière énergétique renouvelable qui avec les 2 autres piliers que sont les économies d’énergie et la rénovation de l’habitat, permettront à notre région d’entrer dans une phase décisive de la transition énergétique que les écologistes appellent de leurs vœux. Cette transition serait source de développement économique permettant à terme de prendre le relais de la filière nucléaire dont les risques et les coûts sont aujourd’hui reconnus comme inacceptables.
Tout au long de l’exploitation de ces fermes pilotes nous exigerons une évaluation régulière des impacts environnementaux et sociaux en lien étroit avec les populations qui devront continuer à être associées au projet. Je pense notamment aux professionnels de la pêche impactés par la zone de raccordement et la zone d’exploitation qui sera régulièrement chahutée puisque les opérations de maintenance seront nécessaires selon les sources tous les 2 ou 5 ans.
Vous l’aurez compris, Pour les énergies renouvelables, les écologistes veulent le meilleur, nous n’avons pas droit à l’erreur … et pour nous, vous le savez « le meilleur » ne se mesure pas forcément en terme de rendement ou de retour sur investissement. Les meilleurs systèmes d’EMR, seront ceux qui auront été les mieux évalués et qui présenterons les plus faibles impacts pour l’environnement et les populations riveraines.
C’est dans cet état d’esprit que nous voterons la délibération proposée pour ces projets de fermes pilotes que nous suivrons avec vigilance et grand intérêt !