Contournement Est de Rouen : Concertation à partir du 2 juin

Plutôt que de rêver au contournement Est de Rouen,

Finissons la liaison A28-A13 par le contournement Ouest,

et développons les transports collectifs !

Tract à télécharger icitract A28-A13_Concertation

Qui paye pour le contournement Est ?

L’Etat, qui financerait 25% du projet, veut obliger les collectivités locales à financer 25% du budget prévu, de plus d’un milliard d’euros. Les économies nécessaires pour rétablir nos comptes publics rendent impossible, alors qu’on supprime aux collectivités locales 15 milliards d’euros de dotations de l’Etat, d’imaginer une augmentation de la contribution de ces dernières dans le financement de la liaison A28-A13.

Le reste du financement sera demandé à un concessionnaire privé qui, en contrepartie, recevra la totalité des recettes, sous forme de péage.

  • Un coût largement sous-estimé, et à la charge du contribuable au final !

Le coût envisagé par cette infrastructure a quasiment triplé depuis le débat public (Rappel: l’enveloppe financière prévisionnelle de l’opération était de 380 millions pour l’ensemble de l’itinéraire en 2005)… Les options retenues à ce stade du projet, et sans préjuger des résultats des études de détail et des mesures compensatoires (passage notamment sur des captages importants de l’agglomération – dont un classé Grenelle), font que son coût, actuellement évalué à 1,05 milliard d’euros, sera nécessairement réévalué à la hausse.

Il resterait de plus 25% du coût total à charge des collectivités locales, qui sont déjà exsangues et auxquelles on demande un effort budgétaire considérable dans les années à venir!

Ce montage financier induira les conséquences suivantes :

–          mener de front la réalisation d’une infrastructure aussi chère et assurer des services publics de proximité et de qualité pour nos collectivités sera forcément impossible,

–          dans le cadre du partenariat public-privé envisagé, si l’on tient compte de la décharge à verser au concessionnaire si les trafics sur l’infrastructure n’atteignent pas les flux envisagés, les collectivités devront compenser, entraînant de facto une hausse des impôts locaux.

  • une infrastructure qui ne répond pas aux problèmes des habitants !

Le principal argument des acteurs économiques et politiques soutenant le projet de contournement Est est qu’il permettrait de débarrasser le centre-ville des flux de poids-lourds. Or, en 2003 le trafic de transit ne constituait que… 1,2 % des flux totaux traversant l’agglomération !

De même pour les temps de parcours, la diminution du temps de parcours des habitant-e-s de la CREA dépend avant tout de la proximité des transports publics et des liaisons rapides avec les lignes en sites propres comme le montre les études sur les déplacements.

De plus le contournement dans sa version Est, n’est pas une réponse appropriée à la traversée de l’agglomération par les camions transportant des matières dangereuses, puisque la plupart des industries et sites SEVESO sont situés à l’ouest de la ville. Rallonger leur trajet de 20 minutes en passant par l’est de l’agglomération, en leur faisant traverser des communes denses comme Oissel n’est pas du tout approprié. La solution adaptée serait celle qui s’impose aujourd’hui aux convois à risques, c’est-à-dire A28-A29-A150-Pont Flaubert, Sud3 et A13.

Enfin, l’établissement d’un péage dissuadera très certainement les poids-lourds de l’emprunter, comme au péage d’Incarville de l’A13 où un grand nombre de camions quitte l’autoroute à l’échangeur de Criquebeuf, et emprunte la D 6015 pour arriver à Rouen. Les personnes qui n’ont pas les moyens de payer le péage d’Incarville, subissent les bouchons quotidiens du contournement de Pont-de l’Arche, comme le subiront ceux qui ne pourront ne pas payer le futur péage du contournement Est, ce qui constituera une vraie injustice sociale !

  • Des prévisions d’évolutions de flux de trafic qui ne correspondent pas à ce qui est observé actuellement

Juste avant l’accident survenu sur le pont Mathilde, il passait sur ce pont 80 000 véhicules par jour. Or depuis l’accident, les services de la CREA ont noté une augmentation d’environ 15 000 voyageurs par jour dans les transports collectifs du réseau de l’agglomération – soit environ 15 000 véhicules en moins par jour circulant dans l’agglomération.

Cela signifie donc que sans réalisation du contournement Est, les objectifs de baisse de trafic demandé au contournement Est lors du débat public de 2005 sont déjà quasiment atteints, grâce au seul changement de comportement des usagers. Il est donc nettement plus efficace et moins coûteux de continuer dans cette voie et de convaincre davantage de particuliers circulant dans l’agglomération d’emprunter les transports collectifs plutôt que leur voiture, plutôt que de construire cette infrastructure coûteuse, si l’on veut décongestionner efficacement et durablement le centre-ville de l’agglomération rouennaise.

  • Est-ce vraiment indispensable à notre économie locale?

le port de Rouen, les transporteurs et le BTP exerce un fort lobby en faveur de la réalisation du contournement Est, mais les coûts globaux sur d’autres secteurs comme le tourisme n’ont pas été pris en compte. Or les impacts risquent d’être néfastes pour les lieux jusqu’à présents préservés, comme la base nautique de Léry-Poses qui aura un viaduc autoroutier au dessus d’elle, alors même que les collectivités locales y ont beaucoup investi. Rappelons aussi l’abandon des projets économiques comme la zone d’activités du Mont Jarret, l’avenir en suspens de l’aéroport de Boos, ainsi que les difficultés d’attractivité des activités nouvelles des zones de la Ronce et de la Vente Olivier ; des projets qui figuraient en 2005 comme des enjeux économiques majeurs pour justifier ce tracé.

  • Un soi-disant consensus des élus locaux qui s’est largement fissuré

En 2005 déjà, les élus écologistes et quelques élus locaux comme le conseil municipal de Belbeuf s’étaient exprimé publiquement contre le projet de contournement Est.

Récemment, un certain nombre d’élus locaux, auparavant favorables au contournement Est de Rouen, sont devenus de fervents opposants au projet depuis l’annonce du nouveau tracé préférentiel passant par Port-Saint-Ouen. Se sont par exemple exprimés publiquement contre, les maires de Léry, de Val-de-Reuil, Pîtres, Alizay, Les Damps, Le Manoir-sur-Seine, Oissel, Les Authieux-sur-le-Port-Saint-Ouen…

  • Et l’environnement?

Contrairement aux obligations du code de l’environnement, aucune étude d’impacts globale n’a été réalisée, le maître d’ouvrage n’ayant publié jusqu’à présent que des études d’impacts par tronçon.

Pourtant la réalisation de cette infrastructure, outre son impact foncier très important qui conduirait à détruire des centaines d’hectares de terres agricoles très fertiles, induirait des ruptures de continuités écologiques (trames verte et bleue) dans différentes zones naturelles de Haute-Normandie, région déjà très fragmentée et artificialisée, notamment dans la forêt de Bord, et la boucle de Seine de Poses.

Les impacts globaux sur les captages d’eau seraient aussi importants, du fait de l’état dégradé des bassins d’alimentation en eau potable de l’agglomération rouennaise (près de la moitié des habitants de la CREA seraient concernés par ces impacts) et des risques supplémentaires engendrés par cette infrastructure sur les zones sensibles (conséquences d’accidents impliquant du transport de matières dangereuses, pollution des eaux de ruissellement, turbidité et pollution des nappes phréatiques…).

  • Et la santé des habitant-e-s des territoires traversés?

Toute nouvelle infrastructure routière augmente le flux global de véhicules sur son territoire. La hausse des flux liés à la réalisation de la liaison A28-A13 augmentera le nombre de particules fines émises sur notre territoire, alors même que l’on trouve déjà dans les quatre agglomérations les plus impactées de Haute-Normandie en termes d’émissions de particules fines la CREA et la CASE. Actuellement déjà, selon une étude récente de l’INERIS, 100 morts anticipées par an sont dues à Rouen à la pollution excessive de l’air! Ce chiffre ne pourra qu’augmenter avec l’augmentation globale des flux routiers…

Nos propositions

Il existe des alternatives, moins coûteuses, plus respectueuses de l’environnement, de la santé des riverains, des terres agricoles, des ressources en eau potable !

– Finaliser le contournement Ouest de Rouen, joignant déjà l’A13 à l’A 28 par la rocade Sud, la Sud III, A 150, A151 et la A 29: il ne reste plus qu’à terminer les accès au pont Flaubert et la liaison sans ronds-points à la Sud III (coût: 250 millions d’euros);

– Pour enlever des voitures et camions des centre-villes, il faut développer les offres de transport fluvial et ferroviaire entrant au cœur de l’agglomération.

– Développer une politique ambitieuse et innovante de développement de l’offre de transports collectifs: tram-trains, parkings-relais, amélioration de l’offre de covoiturage, bus à haute qualité de services et en voies propres (type TEOR).

– Dévier tout de suite le trafic de transit de poids lourds: gratuité du péage d’Incarville, respect strict de l’arrêté préfectoral organisant la déviation du flux de transit hors des centre-villes après l’accident du pont Mathilde.

Ayons donc le courage de reconnaître qu’il est temps d’abandonner ce projet d’un autre âge, pour enfin préparer l’avenir, sur des bases respectueuses des habitant-e-s, de leurs ressources et de leur environnement.

Pour information, le dossier de concertation est ici : http://asp.zone-secure.net/v2/indexPop.jsp?id=3234/6038/45588&lng=fr

Et le calendrier des réunions publiques est là : http://www.liaisona28a13.com/les-rendez-vous/

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