Fukushima : le crépuscule du nucléaire

Le 11 mars 2011 un violent tremblement de terre suivi d’un puissant Tsunami ont causé des dommages irrémédiables à la centrale nucléaire japonaise de Fukushima.
Non seulement, les équipes de la société exploitant les réacteurs nucléaire n’ont pas été capables de faire face à cette catastrophe naturelle, mais les installations n’ont pas résisté à la puissance du choc alors qu’elles étaient sensées le faire.
Aux conséquences tragiques du Tsunami se sont ajoutées celles d’une catastrophe nucléaire. On observe une lente répartition de la radioactivité post-Fukushima sur l’ensemble du territoire, en tout cas dans la moitié nord de l’archipel ». Au nord du Japon, Robin des Bois a estimé qu’à fin octobre 70 000 tonnes de cendres radioactives avaient été produites.
Des conséquences plus grandes encore que Tchernobyl

Les habitants de la région de Fukushima restent soumis à un important taux de radiation. En avril, le gouvernement japonais a relevé la norme de radioprotection de la préfecture de Fukushima de 1 millisievert/an à 20 millisieverts/an. Ce taux est le seuil maximal d’irradiation en France pour les travailleurs du nucléaire. Alors que la sensibilité des enfants aux radiations est plus importante que celle des adultes, le ministère de l’Éducation considère pourtant comme « sans danger » les écoles où le taux de radiation approche les 20 millisieverts/an.

Fukushima le crépuscule du nucléaire

20 % des écoles de la préfecture de Fukushima dépasseraient ce taux. Dans ces établissements, les activités de plein air sont limitées : les enfants ne sont pas autorisés à rester plus d’une heure dans les cours de récréation et les parcs, ni à jouer dans les bacs à sable.

Une facture de 44 milliards d’euros

Le Japon fait face à un mur de dépenses futures. L’entreprise va devoir dédommager dans un premier temps les victimes du désastre à hauteur de 16,4 milliards d’euros, un montant que l’État a avancé à 90 %.

Outre les quelques 100.000 habitants évacués du périmètre de 20 km autour de la centrale, on évalue à 1,5 million le nombre de Japonais en droit de réclamer une indemnité.
Un groupe d’experts mandatés par le gouvernement a évalué à 44 milliards la facture totale des dédommagements. À laquelle s’ajoutent encore 10 milliards d’euros pour démanteler les quatre réacteurs hors service.

Une catastrophe globale encore en cours

Rien n’est terminé à Fukushima. Bien au contraire, des débris radioactifs ont traversé l’Océan pacifique et étendent la contamination à l’Amérique du Nord. Les installations (réacteur 2 et 3) sont loin d’être refroidies et les coeurs nucléaires encore actifs.
Près d’un an après la catastrophe nucléaire de Fukushima, le Premier ministre japonais de l’époque, Naoto Kan, reste hanté par la crainte d’une crise encore plus grave qui forcerait des millions d’habitants à fuir Tokyo et mettrait en péril l’existence même du pays.
«Avoir fait l’expérience de la catastrophe nucléaire du 11 mars m’a fait changer d’opinion. La principale raison est que nous avons été à un moment confrontés à la possibilité qu’il n’ait plus été possible de vivre dans la région englobant Tokyo et qu’il ait fallu évacuer», a déclaré Kan lors d’un entretien le 17 février 2012 avec Reuters.

Tirer les conséquences de Fukushima

La France qui compte 58 réacteurs nucléaires de production d’électricité connaît 750 incidents par an. En 40 ans, cinq accidents majeurs : Three Miles Island, Tchernobyl, et les 3 réacteurs de Fukushima. Soit 5 accidents sur 450 réacteurs sur 40 ans, donc 1 accident pour 3 600 « annéesréacteurs», alors qu’on tablait sur un pour cent mille !

Il y aura forcément d’autres accidents à venir…

Une seule issue raisonnable se présente à tous… sortir du nucléaire et opérer une profonde transition énergétique qui garantit le plus grand nombre de la menace inéluctable de l’accident mais aussi d’une hausse régulière des prix de l’énergie conséquence de la disparition des énergies fossiles et du coût inacceptable du nucléaire.

 

 

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