L’eau trouble de Nicolas Sarkozy
Lors de ses vœux au monde rural mardi dernier, Nicolas Sarkozy a critiqué des règles environnementales «tatillonnes», notamment sur la protection de l’eau, et a proposé de prendre des mesures pour «relâcher la pression» sur la protection de l’environnement.
« J’ai conscience que l’aspect tatillon de règlement administratif vous insupporte, je prends exemple des règles environnementales, la question de l’eau, la protection de l’eau…. Nous allons prendre des mesures pour relâcher la pression… » (Nicolas Sarkozy, 17 janvier 2012, cité par Libération)
Dans le même temps, nous apprenions que, cette année, la qualité de l’eau potable s’est considérablement dégradée en Haute-Normandie et qu’environ un tiers de la population, intégrant l’agglomération havraise et une partie de l’agglomération rouennaise, aurait été desservie par une eau du robinet non conforme à cause d’un dépassement (ponctuel ou chronique) de la norme en pesticides. Une situation sanitaire alarmante alors que le Président de la République propose d’assouplir la règlementation sur l’eau pour d’hypothétiques bénéfices électoraux à court-terme ! La poursuite des actions de préservation de la nappe phréatique est, au contraire, indispensable et urgente ; 30% des captages d’eau potable de Haute-Normandie ne font, à ce jour, l’objet d’aucun périmètre de protection spécifique.
La ressource en eau est un bien commun, extrêmement vulnérable, dans l’Eure comme en Seine-Maritime. Les eaux souterraines sont fortement touchées par des pollutions d’origine agricole principalement (nitrates et pesticides liés à la pratique de l’agriculture intensive), mais aussi par des polluants d’origine industrielle et urbaine et par un important problème de turbidité (« eau trouble ») lors des épisodes de pluies abondantes en hiver. Plutôt que de chercher à opposer entre eux les différents acteurs du monde rural, comme le propose M. Sarkozy, nous devons au contraire soutenir et accompagner un travail de fond, commun, vers des solutions pérennes.
Il est possible de concilier agriculture durable, aménagements responsables avec la préservation d’une eau potable de qualité. Des solutions existent, en donnant notamment aux agriculteurs des bassins versants les moyens de s’adapter: arrêt de l’épandage de nitrates et pesticides (en priorité à proximité des captages), remise en herbe, conversion des terres à l’agriculture biologique, boisement, protection des bétoires et marnières, désherbage sans produits phytosanitaires… mettons-les en œuvre.
Myriam Toulouse, Porte parole 76 EELV Haute-Normandie
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