Eau de la CREA : un danger sanitaire qui s’installe !
La CREA se revendique « première régie publique d’eau de France » délivrant « une eau contrôlée, économique et écologique ». Dans la réalité c’est pourtant une pollution aux pesticides, dénoncée depuis trois ans par les écologistes et les associations, qui s’installe et empire à Fontaine sous Préaux, captage qui alimente en eau les communes du nord-est de l’agglomération et une grande partie de la ville de Rouen. Les élu-es écologistes tirent le signal d’alarme.
Une eau contrôlée et écologique ? : une pollution qui devient chronique !
Le captage de Fontaine sous Préaux a encore une fois distribué une eau polluée, chaque année plus chargée en chlortoluron (herbicide agricole), atteignant cet hiverun niveau record auquel s’ajoute maintenant l’isoproturon (autre herbicide épandu à l’automne sur les céréales d’hiver). Pour exemple les analyses de fin d’année au robinet ont dépassé de 10 fois la norme en vigueur1 pour le chlortoluron. Des données de teneur bien différentes des communications institutionnelles rassurantes, et une réalité que les rouennais ont goûté directement à leur robinet en décembre…
Cette répétition (trois hivers d’affilée) révèle une pratique de traitement agricole aux produits phyosanitaires dans le bassin d’alimentation du captage sans qu’aucune concertation ni restriction ne soient apparemment appliquées puisque l’histoire se répète2. Cela révèle aussi une atteinte immédiate du captage en cas de pluie (importante à cette période de l’année en Normandie). Or si l’eau de la CREA bénéficie de dérogations de l’Agence Régionale de Santé sur ces dépassements de normes, c’est sous condition de procéder à des corrections au plus vite. Combien de temps encore faudra-t-il pour agir ?
Une eau économique ? : quel investissement pour l’information et la sécurité ?
Protéger les captages, agir pour inverser les choses !
Les élu-es écologistes de la CREA demandent qu’une délimitation du bassin, un inventaire complet des pollutions et un diagnostic des exploitations agricoles soient effectués pour permettre la mise en place d’un plan d’action avant l’hiver 2012. Nous ne pouvons pas accepter de nouvelles dégradations d’une ressource déjà très mise à mal !
Les solutions existent et sont nombreuses pour espérer un jour mériter un label « économique et écologique » pour les eaux de la CREA : remise en herbe, conversion des terres à l’agriculture biologique, boisement, achat de terrains par la CREA pour y maîtriser l’activité, protection des bétoires et marnières, désherbage sans phytosanitaires dans les communes, bords de route et voie ferrée (l’autoroute A28 et la voie ferrée Rouen-Amiens traversent le bassin d’alimentation du captage de Fontaine-sous-Préaux).
La CREA doit mener une véritable politique de gestion de l’eau, de concertation et de sensibilisation de tous les acteurs. Les pollutions des captages sont à 80% agricoles : c’est en donnant les moyens aux exploitants de changer leurs pratiques, en travaillant sur l’intérêt de concilier agriculture durable et production d’eau potable, en arrêtant des épandages de nitrates et phytosanitaires lorsque la qualité des eaux d’un captage est en jeu, que nous serons responsables.
Informer les populations !
Il faut enfin que la CREA assure pleinement sa mission d’information auprès des consommateurs sur la qualité de l’eau, plutôt que de dire toujours que « tout va bien Madame la marquise ». L’obligation d’informer la population en cas de dépassement de normes3 prévue par l’Europe n’est pas remplie sur notre agglomération, qui se réduit aujourd’hui à une simple précision sur la facture d’eau, plusieurs mois après la pollution…
Pour le groupe des élu-es EELV de la CREA
Le président, Cyrille MOREAU
1 : http://www.eaufrance.fr (cliquer sur « eau potable » dans la colonne de droite, puis sélectionner la ville de Fontaine sous Preaux, puis choisir les bulletins par date) ouhttp://www.sante.gouv.fr/resultats-du-controlesanitaire- de-la-qualite-de-l-eau-potable.html (cliquer sur la carte, sélectionner la ville de Fontaine sous Preaux, puis choisir les bulletins par date)
Bulletin du 8/12 : Conformité : Conclusions sanitaires : Eau non conforme aux exigences de qualité pour le Chlortoluron et l’Isoproturon. Cette analyse fait partie d’un suivi renforcé mis en pl ace en concertation avec la collectivité ; Conformité physico-chimique : non ; Chlortoluron : 0,978 μg/l (≤ 0,1 μg/l).
2 : Bulletins des années précédentes : 8/12/2011 : chlortoluron à 0,978μg/L et isoproturon à 0,170μg/L ; 15/12/2010 : chlortoluron à 0,030μg/ ; 17/11/10 chlortoluron à 0,766μg/L et isoproturon à 0,095.
3 : Directive 98/83/CE du conseil du 3 novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine : « Tout État membre qui a recours aux dérogations prévues par le présent article veille à ce que la population affectée par une telle dérogation soit informée rapidement et de manière appropriée de la dérogation et des conditions dont elle est assortie. »
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