LNPN : Conférence de presse inter-régionale avec Cécile Duflot au Havre

Ce mardi 22 novembre, sous un beau soleil havrais, Cécile Duflot a rejoint des militants et élus locaux normands pour une conférence de presse sur le projet de Ligne Nouvelle Paris Normandie.
A cette occasion, le cahier d’acteur inter-régional détaillant la position d’Europe Ecologie Les Verts dans le débat public a été présenté.

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Un commentaire pour “LNPN : Conférence de presse inter-régionale avec Cécile Duflot au Havre”

  1. Consternant fil de commentaires typiques d’un pays qui ignore donc méprise le fait régional, dominés que nous sommes par les représentations jacobines sinon parisiennes du ou des territoires de la France. (centre dominant; périphéries dominées…) A croire que certains s’exprimant ici vivent « off shore » ou sur la face cachée de la lune mais certainement pas sur le plancher des vaches : l’histoire et la géographie sont pourtant des disciplines obligatoires enseignées jusqu’en classe terminale Qu’en reste-t-il dans la tête des internautes qui s’expriment ici voire dans la tête de certains élus et décideurs territoriaux : des clichés, des âneries, des sornettes, des généralisations hâtives, du mépris fondés sur l’ignorance et la bêtise et aussi du repli identitaire fondé sur la mythologie faute de faire (demande l’effort de lire et de s’informer des dossiers en cause) de l’histoire, de la géographie voire de la géopolitique! La Normandie, territoire géo-historique prestigieux hautement identifié ayant une vraie réputation internationale ,mais administrativement et institutionnellement en miettes, en déclin ou peu dynamique à quelques 200 km à l’ouest des 12 millions d’habitants de la région parisienne est une QUESTION GEOPOLITIQUE.
    Le questionnement géopolitique n’est pas le privilège réservé à l’étude de pays sous développés ou en guerre: nous sommes aveugles sur nous mêmes et sur nos territoires dans cette France 5ème ou 6ème puissance mondiale en part de PIB. Aveugles, vautrés que nous sommes dans nos représentations et nos certitudes: beaucoup de paresse intellectuelle ici! Je suis en colère car j’habite en Normandie à Caen et ce qui m’importe ainsi que les membres de notre collectif citoyen et républicain « Bienvenue en Normandie » créé en 2006 pour tenter d’animer un débat régional et de proposer sur le WEB une expertise citoyenne des dossiers régionaux normands, ce ne sont pas les casques à cornes des Vikings d’il y a 1100 ANS mais de savoir pourquoi une jeune coiffeuse ayant passé son CAP à Caen se voit contrainte de partir du CFA de Rennes Nantes ou Saint Brieuc car elle y sera payée 200 à 300 euros de plus! Pourquoi près de l’équivalent de 5% de la population normande s’est exilée depuis 1999 en région parisienne, pourquoi 4000 à 5000 jeunes normands post-bac nous quittent sans jamais revenir; pourquoi à Lisieux, à Bolbec; Orbec ou Elbeuf le revenu médian mensuel des habitants ne dépasse pas 600 euros ? Pourquoi la Normandie de la Basse-Seine « la Sévéso-Normandie » a été transformée en « armoire technique » de la région parisienne dans les années 1960 ? Pourquoi l’agglomération de Rouen et ses 500000 habitants a disparu du paysage des grandes métropoles régionales françaises ? Pourquoi il n’y a toujours pas de trains entre Rouen et Evreux ? Pourquoi il n’y a pas de faculté dentaire en Normandie ? Pourquoi il n’y a pas d’institut de sciences politiques à l’université de Caen ? Pourquoi on envoie systématiquement les jeunes normands se chercher des formations supérieures à Paris, Lille, Nantes ou Rennes ? Pourquoi les écoles d’avocats de Caen et Rouen sont parties se délocaliser à Rennes et à Arras ? Pourquoi la première banque normande créée à Rouen (le CIC) a délocalisé son siège rouennais à Lille ? Pourquoi il y a deux ambassades de la Normandie auprès de la commission européenne de Bruxelles ? Pourquoi il y a deux zones de vacances scolaires ? Pourquoi on ne parle que de Bretagne dans les pages de Ouest France, journal fabriqué, pensé et illustré à Rennes ? Pourquoi on obligera les habitants du bocage de la Manche à décider en un seul mois de faire disparaître 30 ans ou plus de souvenirs vécus dans une maison qui sera condamnée pour le passage des câbles du ligne THT de 400000 volts pour alimenter les TGV desservant une région voisine qui a su refuser en son temps les inconvénients de l’électro-nucléaire ? Pourquoi une épidémie de méningite endémique sévit depuis des années en Seine-Maritime sous le vent de la pétrochimie de la Basse Seine normande qui raffine 50% de l’essence que vous, ingrats que vous êtes, mettez innocemment dans votre réservoir ?
    La liste pourrait eatre encore longue : elle s’apparente à la description d’un territoire marginalisé, sous-encadré, dominé par un centre puissant et qui connait de profondes souffrances sociales et économiques. On me dira que d’autres régions françaises notamment dans un arc Nord, Nord-est du bassin parisien souffrent autant. Mais comment vous dire ? Cette région, c’est la mienne et dans ma famille même on subit cette « géopolitique » qui s’apparente à une situation de type « colonial » (relire à ce sujet le texte de Michel ROCARD « il faut de9coloniser la province » datant de 1966 : cela n’a pas pris une seule ride!).Tondre les pelouses des Parisiens en résidence, récurer les chiottes du ferry de Ouistreham, se faire insulter au téléphone à 19heures pour démarcher des cuisines équipées… La seule façon de vivre et de travailler en Normandie?
    Alors si le XIe centenaire de la Normandie pouvait servir à quelque chose, ce serait l’occasion d’un grand coup de gueule de « ploukistanais » contre la bête à préjugés et au mépris en forme de bête à claquos avec vache dessus portant casque viking : la Normandie entraperçue dans les bouchons du vendredi soir sur l’A13 de Pont l’Eveaque n’existe pas ou n’existe plus. Passez donc votre chemin ou arrêtez-vous plus longtemps et venez habiter ici, TRAVAILLER ICI si vous en avez le courage! A Pierre ASSOULINE: je partage l’analyse faite sur la question même de l’identité régionale : quand on admettra enfin que le territoire de la France « une et indivisible » ressemble plus à un magnifique patchwork coloré plutôt qu’à un Saint Suaire unique et mortifère, un grand pas sera fait vers la fin de la guerre civile géo-historique ouverte par la cassure révolutionnaire jacobine et parisianniste (précisons que le découpage départemental de 1790 a eu la sagesse de préserver au mieux les identités géo-historiques provinciales précédentes, on a échappé au projet de découper la France en grands carrés de 80 lieues de côté !)
    Néanmoins, je voudrais insister sur l’intérêt national (en termes de géopolitique et de prospective pour l’avenir même de la France en tant que grand pays industriel) d’une fusion régionale normande : malgré le déclin relatif sinon absolu qui affecte les cinq départements normands depuis la fin des anne9es 1970 (conséquences catastrophiques du maintien décidé en 1972 de deux régions administratives : la grande crise de désindustrialisation des années 1980-1990 a révélé cette fragilité structurelle essentielle ), la Normandie fusionnée serait la 6ème région française en part de PIB (actuellement: 18ème rang pour la BN et 13ème rang pour la HN); la 3ème région industrielle ET agricole française mais surtout la première de France pour l’économie maritime en raison de la puissance du réseau portuaire avec les deux GPM de Rouen (premier port exportateur européen de céréales) et du Havre (premier port français pour le trafic conteneurisé) mais aussi en raison de l’extrême densité et diversité en Normandie des activités liées au littoral et à la mer. On parle beaucoup en ce moment du « Grand Paris » sans trop d’ailleurs savoir quoi en dire faute là encore de se donner la peine de s’y intéresser sous prétexte de dauber un gros machin technocratique et fumeux. Alors permettez-moi de vous éclairer un peu : c’est finalement simple, La question est de savoir si OUI ou NON nous voulons conserver en France le premier potentiel maritime français qui se trouve encore en Normandie sur la Basse Seine et son estuaire : il faudra décider maintenant et notamment en 2011 si un projet régional normand global et unitaire vaudrait la peine qu’on y consacrât quelques 9 MILLIARDS d’euros ne serait-ce que pour connecter la Normandie au réseau TGV et moderniser l’ensemble de ses infrastructures ferroviaires, car le port du Havre évacue 86% de son trafic de conteneurs par la route tandis que les usagers normands du rail subissent retards, pannes ou arrêts des trains en raison des feuilles qui tombent sur les voies, parce que le contrôleur sur le premier train du matin a oublié de se lever ou pire, parce qu’ils ne peuvent pas emprunter le train fantôme mis en circulation par la SNCF pour justifier auprès d’un conseil régional normand de son effort de « cadencement » de la ligne (un train fantôme entre Lisieux et Deauville circulant à vide: ça côute moins cher mais cela fera de bonnes statistiques à présenter). Voilà donc la réalité de la question régionale normande en 2011 : tout un symbole!
    Alors assez de blablas ou de causeries oiseuses, il faut faire de la politique : mettre la Normandie au coeur du débat public de l’aménagement du territoire et de la régionalisation. On n’en prend pas le chemin avec le néo-bonapartisme actuel et les plus lucides rongent déjà leur frein pour après 2012 avec l’espoir d’une alternance qui soit là aussi une vraie alternative mais là encore on sera sceptique et le cas normand nous le démontre. La Normandie est pourtant politiquement réunifiée depuis 2008 au PS voire même au sein du courant fabiusien du PS : les deux conseils régionaux; les deux capitales régionales; deux départements voire bientôt trois sur cinq. Et globalement de Cherbourg à Dieppe (sauf Deauville et Le Havre) la Normandie du littoral, mais celle des villes moyennes a basculé à gauche.
    Que font les élus PS normands ? Ils se regardent en chien de faïence (de Rouen) avec un président de région, volontaire sinon courageux qui voudrait porter pour 2020 une réflexion régionale globale (Laurent Beauvais au CRBN) et puis un autre président de région qui fait exactement l’inverse, qui feint de ne pas croire en une évidence normande car si Laurent Fabius (député de la Seine-Maritime et président de l’agglo de Rouen) ne passait le cap des primaires pour l’Elysée en 2012 il pourrait alors s’offrir une Normandie fusionnée pour terminer une belle carrière d’homme d’état: ce politicien qui fait office de président de région en Normandie semble au contraire cette perspective. On se demande bien pourquoi et par pudeur et élégance, je préfère taire son nom… Philippe CLERIS p/o le collectif citoyen et républicain « Bienvenue en Normandie »

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