Notre-Dame des Landes : Non aux expulsions, non à l’aéroport

Mardi 16 octobre à l’aube, plus de 500 CRS et gendarmes mobiles ont investi un coin de bocage de la campagne nantaise. L’objectif de ce déploiement de force ? Évacuer 150 jeunes des lieux de vie qu’ils ont crée depuis 3 ans sur des terres agricoles promises au béton par un projet d’aéroport inutile, ruineux et écologiquement destructeur.

En deux ans, ces défenseurs d’un autre modèle de société ont réparé des bâtiments à l’abandon, construit des cabanes, une boulangerie, un potager collectif, une éolienne … mettant ainsi en pratique le modèle alternatif qu’ils défendent, un modèle basé sur l’autogestion, le partage et l’autonomie de l’individu.

En 10 jours, et malgré une résistance acharnée, ces lieux de vie ont été rasés, et ces jeunes se retrouvent à la rue, à la veille de l’hiver, et alors que la crise du logement bat son plein. Pourtant, ils ne renoncent pas, forts de soutiens toujours plus nombreux d’organisations diverses et de particuliers.

C’est pourquoi nous, organisations signataires de cet appel, réaffirmons notre soutien aux résistants à l’aéroport de Notre dame des Landes, ainsi que notre opposition à ce projet d’un autre âge. Dans un contexte de raréfaction du pétrole, de disparition de terres agricoles et humides, de restrictions budgétaires et de nécessaire lutte contre le changement climatique, un 137ième aéroport en France est une aberration à tous les niveaux, et ne se justifie que par la voracité d’un groupe, Vinci, plus attaché à satisfaire ses actionnaires que les besoins locaux, et à la complicité de pouvoirs publics dominés par une vision passéiste du développement des territoires.

Car rien ne justifie ce projet : il existe déjà un aéroport à Nantes, c’est d’ailleurs l’un des mieux classés d’Europe. Il est très loin d’atteindre saturation, et de simples aménagements, bien moins coûteux qu’un déménagement, permettraient de résoudre les problèmes de bruit et de survol des habitations.

Par ailleurs, l’hypothèse d’un développement du trafic aérien alors que toutes les études montrent que le pétrole se raréfie, augmentant les coûts du transport aérien, est absurde. L’urgence , à la fois climatique et économique, exige au contraire de préparer une société de l’après pétrole où la place de l’avion sera nécessairement décroissante.

Enfin, alors que la question de la production de nourriture pour les 9 milliards d’êtres humains que comptera la planète demain est de plus en plus pressante, il est inadmissible de faire disparaître ainsi 2000 hectares de terres agricoles.

Pour toutes ces raisons, nous réaffirmons notre détermination à lutter contre ce projet inutile, dépassé et ruineux jusqu’à son abandon, et nous invitons tous les citoyens à nous rejoindre dans les semaines qui viennent.

Claire Lutz, membre du bureau régional d’EELV Haute-Normandie

 

Appel à rassemblement à 14h30 samedi 3 novembre, parking Vinci de la place de la Haute-Veille Tour à Rouen

6 organisations signataires : Greenpeace Rouen, L’ARBRE, Urgence Climatique Justice Sociale, Stop EPR, NPA, EELV

Pétition en ligne à signer (déjà près de 15.000 signatures au 02/11) :  http://www.aeroport-nonmerci.fr/

 

 

 

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